Dans une récente étude, des chercheurs américains ont établi un lien entre les naissances prématurées et l’exposition aux phtalates, des produits chimiques principalement utilisés dans l’industrie des cosmétiques.
Une découverte inquiétante. Dans une étude publiée le 7 février dernier dans la célèbre revue scientifique américains The Lancet, des scientifiques expliquent que les femmes enceintes ont plus de risques d’accoucher prématurément si elles sont exposées aux phtalates, des produits chimiques utilisés dans la production de plastique et des cosmétiques. Pour arriver à une telle conclusion, les experts se sont basés sur les données recueillies lors du programme ECHO (Environmental influences on Child Health Outcomes) des National Institutes of Health des États-Unis, entre 1998 et 2022. Ainsi, ils ont pu « étudier les associations de 20 métabolites de phtalates de l’âge gestationnel à la naissance, le poids à la naissance, la longueur à la naissance et les z-scores du poids à la naissance pour l’âge gestationnel », expliquent-ils.
Les phtalates : un danger pour les femmes enceintes
Grâce à leurs analyses, les chercheurs ont remarqué qu’une naissance prématurée (définie par une gestation inférieure à 37 semaines) sur dix aux États-Unis était associée à l’exposition des femmes enceintes aux phtalates. En effet, les 10 % des femmes présentant les taux les plus élevés de ces produits chimiques avaient 50 % de risques en plus d’accoucher prématurément par rapport aux 10 % des femmes présentant les taux les plus faibles. « [Les phtalates] peuvent précipiter le travail et les naissances précoces », assure Leonardo Trasande, auteur principal de l’étude et docteur au centre médical Langone de l’université de New York. Le spécialiste alerte également au sujet des conséquences que peut avoir la surexposition à ses substances chimiques au cours de la grossesse. « La survenue précoce du terme est associée à de graves conséquences cognitives », ajoute-t-il.
Des coûts médicaux en hausse à cause des phtalates
Dans cette étude, les chercheurs ont également évalué les coûts médicaux et sociaux des naissances prématurées causées par l’exposition aux phtalates. Selon les chercheurs, ce phénomène coûte entre 1,6 et 8,1 milliards de dollars seulement aux États-Unis. En prenant en considération l’omniprésence des phtalates dans le monde, Leonardo Trasande pense que 5 à 10 % des accouchements prématurés dans les autres pays sont associés à ces produits chimiques présents dans le plastique. « Les producteurs de plastique ne paient pas pour les effets sur la santé, ils ne s’occupent pas de ces bébés prématurés », regrette-t-il dans l’étude.