Encore une fois, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs monte au créneau, mais cette fois pour rappeler la réglementation régissant la construction des mosquées. C’est que depuis de nombreuses années, des lieux de culte et autres «moussala» sont érigés par des groupes de riverains sur des espaces laissés libres dans les cités. Cette édification se fait exactement selon les mêmes normes que pour les l’habitat anarchique. C’est-à-dire sans aucune étude préalable du terrain, un plan respectant tous les critères de sécurité, un suivi rigoureux des travaux. Considérant qu’ils accomplissent ainsi un acte de foi, ces citoyens se croient exemptés de toutes démarches administratives et gare au technicien urbaniste qui oserait effectuer un contrôle, il est vite assimilé à un ennemi de Dieu! D’ailleurs, l’Etat ne se mêle jamais ou très peu de ces constructions et le résultat est visible dans ces cités et quartiers où des mosquées sont vite érigées grâce aux nombreux dons des citoyens toujours prompts à mettre la main à la poche, estimant cette aumône comme un certificat de piété. Allez donc leur demander de cotiser pour la construction d’un centre culturel ou d’un espace sportif, ils vous rétorqueront que cela relève des prérogatives de l’Etat, ignorant ou faisant semblant de l’être que ces structures socioculturelles et sportives peuvent énormément contribuer à éloigner leurs enfants de toutes les tentations morbides qui sont légion dans les quartiers populaires et les nouvelles cités. La construction d’une mosquée n’a jamais fait reculer le trafic de drogue ou la violence qui sévissent dans ces îlots d’habitation. Et c’est le grand paradoxe de ces cités qui se vident à l’heure de la prière du vendredi et qui le soir, deviennent les arènes des batailles rangées pour le contrôle du trafic de drogue ou la mainmise sur les parkings. Certes, les mosquées sont nécessaires pour la pratique du culte, mais il faut en parallèle créer des lieux de loisirs de proximité pour lutter contre toutes les déviances.
A-B.H.