Montage automobile en 2019 : Importation pour près de 1,55 Mrd de dollars de SKD en cinq mois

0
888

 

 

L’Algérie a importé pour 1,548 milliard de dollars de kits (SKD) destinés au montage automobile, durant les cinq premiers mois de 2019, contre près de 1,405 milliard de dollars à la même période de 2018, soit une hausse de 10,25%, a appris l’APS auprès de la direction générale des Douanes (DGD).

Cette hausse s’explique, essentiellement, par les importations de collections SKD, destinées au montage des véhicules de transport de personnes et de marchandises, qui ont totalisé 383,85 millions de dollars durant les cinq premiers mois de 2019, contre 201,20 millions de dollars à la même période de comparaison en 2018, soit une hausse de 182,65 millions de dollars (+90,78), a précisé la direction des Etudes et Prospectives des Douanes (DEPD).  Le montant de l’importation des collections SKD utilisées dans le montage des véhicules légers a atteint, quant à lui, 1,164 milliards de dollars durant les cinq premiers mois de 2019, contre près de 1,104 milliard de dollars à la même période de 2018, reculant de 39,15 millions de dollars, soit -3,25%. De janvier à mai dernier, c’est les importations de collections SKD, destinées au montage des véhicules de transport de personnes et de marchandises, qui a tiré, essentiellement, à la hausse la facture globale des importations des SKD. Cette hausse a concerné aussi les importations des parties et accessoires des véhicules automobiles servant à l’entretien des véhicules d’occasion, qui ont atteint 168,81 millions de dollars contre 144,57 millions de dollars, en hausse de 24,24 millions de dollars, soit (+16,77%). Le montant des machines et appareils destinés à l’agriculture a été évalués à 31,79 millions de dollars, contre 16,99 millions de dollars, en hausse également de 87,06%, précisent les données statistiques des Douanes. Les importations des machines, appareils et engins pour la récolte ou le battage des produits agricoles ont totalisé 11,20 millions de dollars contre 4,06 millions durant la période de comparaison déjà citée, soit une hausse de 175,71%. En revanche, les importations des machines pour le nettoyage, le triages ou le ciblage des grains ou légumes secs, ont baissé à 12,76 millions de dollars au cours des cinq premiers mois 2019, contre 32,66 millions à la même période de 2018, en baisse de près de 61%. Cette tendance baissière a touché aussi la facture des importations des tracteurs, qui a atteint 103,66 millions de dollars, contre 129,75 millions de dollars  (-20,11%).En 2018, la facture globale d’importation des collections CKD/SKD destinées au montage de véhicules (de tourisme et utilitaires) et l’importation des véhicules de Transport de Personnes et de Marchandises (produits finis) s’est chiffrée à plus de 3,73 milliards de dollars en 2018, contre 2,2 milliards de dollars en 2017, en hausse annuelle de 1,53 milliard de dollars (+70%). Le montage local des véhicules a réalisé une production de 4.500 véhicules industriels de 180.000 véhicules de tourisme en 2018, contre 110.000 véhicules de tourisme en 2017.

 

         

Un nouveau Comité pour la délivrance des  autorisations d’importation destinées à l’industrie de  l’électroménager et l’électronique

 

Un nouveau comité d’évaluation technique (CET) a  été installé pour statuer sur la délivrance des autorisations  d’importation des collections CKD/SKD destinées à l’industrie de  l’électroménager et l’électronique, a indiqué hier un haut responsable du  ministère de l’Industrie et des Mines. « Compte tenu de la situation actuelle du pays, un nouveau comité en charge  des autorisations d’importation des collections CKD/SKD a été installé au sein du ministère de l’Industrie et des Mines. Il est composé de nouveaux  membres expérimentés », a expliqué le directeur général du développement industriel et technologique, Mustapha Hamoudi. Le nouveau comité traitera les nouvelles demandes d’importation formulées  par les entreprises activant dans l’électroménager et l’électronique, mais aussi « les autorisations délivrées, autrefois, par son ancienne composante ». Il a, dans ce contexte, annoncé que les autorisations d’importation (de  kits SKD/CKD) en souffrance seront débloquées au fur et à mesure. « Le Comité reprendra rapidement les travaux qui ont été suspendus pour débloquer la situation », a-t-il assuré, ajoutant que « la plupart des producteurs qui connaissent des retards actuellement, avaient des  autorisations validées par l’ancien Comité ». Pour plus d’éclairage, M. Hamoudi a tenu à faire savoir que le nouveau comité « ne pouvait pas cautionner des décisions prises par d’anciens membres concernant certaines entreprises. Donc, pour plus de rigueur, il a fallu revisiter certaines décisions, même si elles étaient prêtes ». Il a rappelé que, pratiquement, la mission du Comité consiste à se rendre  aux usines pour examiner leur niveau de production, taux d’intégration, moyens investis et nombre d’employés. Sur la base de cette inspection un Procès verbal (PV) est établi et remis au ministre du secteur pour validation ou refus de la décision d’agrément, valable pour une année. C’est cette même décision qui permet de bénéficier des avantages octroyées par l’Etat pour l’importation des collections  CKD/SKD. Par ailleurs, M. Hamoudi a affirmé que l’industrie de l’électroménager, qui regroupe actuellement 70 opérateurs et a créé, en quelques années, 20.000 emplois directs et environ 60.000 indirects, « demeure » un secteur sur lequel le gouvernement compte s’appuyer dans sa politique de diversification de l’économie. « Ne viendrait pas à l’esprit de quelqu’un de sensé que le ministère de l’Industrie veut bloquer cette activité (électroménager) ni remettre en  cause le principe de la promotion et de l’encouragement, dont elle bénéficie de la part des pouvoirs publics ». 

 Un nouveau cahier des charges en perspective

  1. Hamoudi a, d’autre part, indiqué qu’une réflexion a été engagée pour  l’élaboration d’un nouveau décret régissant l’industrie de l’électroménager  et électronique en Algérie, ainsi que l’établissement d’un nouveau cahier des charges pour ouvrir de nouvelles perspectives aux entreprises. Qualifiant l’actuel d' »obsolète », il a expliqué que le futur cahier des  charges s’imposait en raison de l’essor « important » que connait désormais cette industrie. « Notre marché était cannibalisé. Une étude, faite en 2004, avait dénombré près d’une soixantaine de marques de téléviseurs vendues en Algérie, toutes  importées. Il y’avait mêmes des produits électroménagers écoulés sur le marché national, dont le pays d’origine ne possédait même cette industrie sur son sol ». Soulignant que les importations des collections CKD/SKD, ainsi que les produits finis de l’électroménager avoisinent les 1,2 milliards de  dollars/an actuellement, alors que ceux de la téléphonie mobile s’établissent à une moyenne de 1 milliard de dollar/an, M. Hamoudi a affirmé que depuis l’année 2000, l’Etat a donné plusieurs avantages en matière de droits de douanes aux produits électroménager et électroniques. Citant le cas de la fabrication des téléviseurs où l’intégration nationale  était plus aisée, il a expliqué qu’avec le développement de la technologie les téléviseurs, dont épaisseur ne dépasse plus cinq centimètres, arrivent en Algérie en « boîtes fermées », rendant difficile toute implication de la sous-traitance locale. Selon lui, étant donné que le marché national de l’électroménager est « très réduit » pour contenir autant d’entreprises, le ministère de  l’Industrie et des Mines est en train de réfléchir sur « l’ouverture de nouvelles perspectives et la mise en place de procédures permettant aux firmes d’augmenter leur production et d’aller vers les marchés extérieurs ». « Une usine comme ENIE, faite pour produire des millions de téléviseurs, n’en produit que 50.000 annuellement, alors qu’on est la porte de l’Afrique et à proximité de l’Europe qui s’approvisionne des pays de l’Europe de  l’est et de la Chine, en dépit des grand coûts de la logistique. Donc, notre objectif est d’arriver à permettre à nos plateformes à produire des produits sous d’autres marques internationales et les exporter vers l’étranger ».  

Moussa O / Ag