En présidant avant-hier une réunion de coordination avec les walis, consacrée à l’examen de l’état d’avancement de la mise en œuvre des engagements du président de la République et de ses différentes décisions relatives à l’amélioration du service public, à la généralisation du développement équilibré et à la promotion de l’économie locale, notamment celles issues de la dernière réunion gouvernement-walis, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a donné de nouvelles orientations, lors de la réunion tenue par visioconférence, dans laquelle il a rappelé l’importance de «l’approche proactive adoptée par les pouvoirs publics en prévision du mois de Ramadhan».
Il a insisté également sur «l’importance du «suivi permanent sur le terrain et de la mise en place de mécanismes efficaces de contrôle, de veille et d’alerte précoce tout au long du mois sacré». M. Benabderrahmane a également appelé à «renforcer le travail en synergie avec les acteurs de la société civile pour développer le civisme et sensibiliser à l’importance de la lutte contre le gaspillage, notamment en coordination avec l’Observatoire national de la société civile et le Conseil supérieur de la jeunesse». Dans le même sillage, le Premier ministre a mis l’accent sur la nécessité «d’aller de l’avant dans cette action prospective, notamment en ce qui a trait aux préparatifs de la prochaine saison estivale», et ce, à travers «la prise de mesures pratiques préventives pour éviter les feux de forêt, avec l’accélération de la cadence du parachèvement des structures de services pour devenir une valeur ajoutée dans le processus de diversification de l’économie nationale à laquelle aspirent les hautes autorités du pays». Concernant l’appui à la dynamique économique,
M. Benabderrahmane a rappelé l’importance d’«une progression rapide dans le processus d’instauration des règles d’une économie locale créatrice de richesses, à travers le soutien et l’accompagnement des investisseurs», soulignant «la priorité de réaliser l’autosuffisance alimentaire, notamment en créant les conditions idoines à l’augmentation de la production nationale en récoltes stratégiques et la numérisation urgente du secteur agricole, en sus du parachèvement des différents projets publics en cours de réalisation dans tous les domaines, à même de permettre d’améliorer la qualité des prestations et d’accroître l’attractivité économique des territoires». De son côté, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a exhorté les walis à «redoubler d’efforts pour une bonne prise en charge des préoccupations des citoyens qui doit être la priorité de l’action locale, et ce, en application des dernières orientations du président de la République, les appelant, à la veille du mois de Ramadhan, à «mettre en place les conditions nécessaires pour assurer la sécurité et la tranquillité publiques, ainsi qu’à prendre toutes les mesures pratiques pour garantir le bien-être des citoyens et la préservation de la santé et de l’hygiène publiques, loin des campagnes conjoncturelles». M. Merad a relevé, dans le même sens, la nécessité «d’accompagner efficacement les actions de solidarité et culturelles programmées localement». Au volet urbain, le ministre a relevé la nécessité de «consolider les activités du guichet unique relatif à l’étude des demandes d’actes d’urbanisme, d’accélérer la cadence de traitement des dossiers de mise en conformité des constructions et d’achever leur réalisation». Il a également enjoint aux walis de «prendre les mesures nécessaires liées à la validation des plans d’urbanisme et au traitement, dès le début, des infractions relatives à l’urbanisme», précise-t-on dans le communiqué. D’autre part, le ministre a réaffirmé «la priorité d’accélérer la cadence du développement local conformément aux exigences de sécurité alimentaire, hydrique et énergétique», indiquant que «la réponse aux aspirations des citoyens, l’amélioration de la qualité des prestations du service public, le taux d’investissement réalisé et le nombre de nouveaux postes d’emploi créés constitueront des critères de suivi des programmes de développement à travers les wilayas, et d’évaluation continue du niveau de performance locale». La réunion du Conseil des ministres tenue lundi dernier aura été une opportunité pour le président de la République d’exprimer son mécontentement à l’égard de l’action du gouvernement qu’il considère en deçà des attentes et des aspirations des citoyens. Le chef de l’Etat a, encore une fois, haussé le ton et recadré le gouvernement pour qu’il se ressaisisse. A cet égard, il a donné une série de directives, d’instructions et de conseils concernant la performance du gouvernement, appelant les nouveaux ministres à œuvrer pour être à la hauteur des aspirations des citoyens.
Dans ce cadre, il a ordonné au Premier ministre de tenir les réunions du gouvernement, que si nécessaire, et d’orienter tous les efforts vers le travail sur le terrain, l’Algérie n’ayant pas besoin, aujourd’hui, de promulguer des lois susceptibles de perturber la vie des citoyens, mais plutôt d’en annuler certaines, devenues caduques. Dans ce sens, le Président Tebboune a souligné la nécessité de se concentrer sur la mise en œuvre de programmes et projets qui concernent des millions d’Algériens et faire preuve de clairvoyance pour ce qui est du bien-être et du confort des citoyens, tel que prévu dans le programme présidentiel, plébiscité et voté par le peuple. Il a également ordonné au ministre de l’Intérieur, sous la supervision du Premier ministre, de mettre en place un calendrier de visites sur le terrain, à effectuer par les membres du gouvernement dans les wilayas, en fonction des priorités en matière de développement et de préoccupations quotidiennes des citoyens, mettant en garde les ministres contre toutes promesses infondées faites aux citoyens dans des délais déraisonnables et selon des mécanismes irréfléchis.
Dans un autre contexte, le Président a enjoint au staff gouvernemental de s’abstenir définitivement de toute utilisation exagérée d’expressions politiques stéréotypées glorifiant les personnalités, à travers tous supports médiatiques, et sous-entendant que toute activité du gouvernement, quelle qu’en soit la nature, est menée sur instruction du président de la République. Il a insisté, toutefois, sur le respect rigoureux des citoyens et du sentiment général dans toute démarche entreprise, en ce sens que la satisfaction du peuple est l’unique critère témoin de la bonne performance, en vue d’édifier une Algérie respectable et forte. Le président de la République avait déjà donné des instructions fermes au gouvernement à l’effet d’œuvrer selon une vision prospective dans tous les secteurs, au lieu d’une gestion au quotidien, et d’accorder une importance capitale aux préoccupations et aux aspirations des citoyens. Lors de la dernière rencontre entre le gouvernement et les walis, le chef de l’Etat avait mis l’accent sur la nécessité d’aller de l’avant vers le renforcement des acquis réalisés ces dernières années, soulignant que les questions relatives à l’amélioration des conditions de vie du citoyen, la promotion du service public et la levée des obstacles devant les investisseurs venaient en tête des priorités. Le Président Tebboune a passé en revue les principaux dossiers constituant la pierre angulaire du processus économique et de développement local, assurant de la poursuite des efforts «sans relâche pour consolider les acquis réalisés durant ces trois dernières années». Dans ce cadre, il a cité en particulier les questions prioritaires pour le gouvernement, en tête desquelles l’amélioration des conditions de vie des citoyens, la promotion de la performance des structures et services publics, la levée des obstacles dressés devant les investisseurs, le développement de l’agriculture pour réaliser de meilleurs résultats avec la création de postes d’emploi au profit des jeunes, la création de petites et moyennes entreprises (PME), entre autres exigences du développement durable. Il a, en outre, souligné que cette rencontre qui regroupe le staff gouvernemental et les responsables locaux tend à «conférer une plus grande efficacité à l’action des collectivités locales» et «à mettre en œuvre les décisions prises au titre d’une nouvelle vision en vue d’opérer le changement des mentalités et de rompre avec les pratiques bureaucratiques et parasitaires». Pour atteindre les résultats attendus des décisions prises au titre de la démarche d’accélération des opérations de développement socioéconomique local, le chef de l’Etat a appelé les walis à «se libérer de l’hésitation» et à «faire preuve d’esprit d’initiative et d’audace» face aux défis relatifs à la sécurité énergétique, alimentaire et hydrique. Il a indiqué que l’Algérie amorçait une phase où «on œuvre à asseoir les bases de la nouvelle gouvernance en mettant en place des conditions propices à la promotion de l’investissement et la diversification des sources de financement au niveau des wilayas à travers le recours aux moyens disponibles et l’amélioration des méthodes de gestion». Saluant la contribution des walis au «règlement des problèmes qui entravaient les entreprises économiques ce qui a permis, en peu de temps, de créer des centaines d’unités économiques et d’ouvrir près de 52 000 postes d’emploi», le Président Tebboune a insisté sur l’impératif de «préserver cette cadence à l’avenir». Rassurant les walis au sujet des comptes qu’ils doivent rendre, le chef de l’Etat a rappelé avoir personnellement «pris en ligne de compte leurs appréhensions», avant de mettre l’accent sur l’impératif de distinguer entre l’erreur administrative, relative et intentionnelle. Il a tenu à rappeler que le wali «dispose de toutes les prérogatives au niveau de sa wilaya», ainsi que «du droit de prendre les décisions qu’il juge idoines dans l’ensemble des secteurs, à l’exception de la Défense nationale et des aspects pédagogiques de l’Education». Cette année verra «l’amendement» des codes communal et de wilaya en vue de «parvenir de définir le véritable rôle de l’élu pour qu’il ne se limite pas à celui de simple exécuteur des décisions de la daïra ou de la wilaya»
Il sera procédé, dans le même cadre, à la formation périodique des élus pour leur permettre de prendre connaissance de toutes leurs prérogatives, à même de s’éloigner «de manière définitive de l’autoritarisme et de l’autocratie», ajoute le Président Tebboune. Il a également salué le travail accompli par les walis, les différents ministères et les institutions de l’Etat, dans le cadre du processus de sauvetage de l’économie nationale, compte tenu «des résultats enviables auxquels nous sommes parvenus aujourd’hui, et qui sont rarement atteints dans la conjoncture économique mondiale difficile de jour en jour». Il a également passé en revue nombre d’indicateurs prouvant cette réalité, notamment «la réduction de la facture d’importation sans priver le citoyen ou le contraindre à l’austérité». Rappelant la conjoncture économique difficile qu’a traversée l’Algérie, le Président Tebboune a souligné que «l’Etat ne s’effondrera pas, contrairement aux prévisions de certaines parties et relayées sur les réseaux sociaux». Les réserves de change qui «dépassent actuellement les 60 mds dollars permettront à l’Algérie, en cas de crise économique, d’importer pendant deux ans sans difficultés», a-t-il rassuré, précisant que «cela ne doit pas être synonyme de gaspillage». S’agissant des exportations, le Président Tebboune a formé le vœu de voir leurs recettes doubler à l’avenir. Il rappellera, à cet égard, que «l’Algérie a, pour la première fois de son histoire, exporté près de 7 milliards de dollars hors hydrocarbures l’année écoulée». Dans le même sillage, le président de la République a indiqué que «la croissance économique a enregistré un taux de 4,1% en 2022 et devrait atteindre 5% en 2023». Evoquant la courbe descendante du taux d’inflation située actuellement à près de 9 %, le président de la République a affirmé que «l’inflation, à nos yeux, a atteint un niveau inacceptable, même si elle est en deçà des taux d’inflation à l’échelle mondiale». Il a évoqué, par ailleurs, la lutte menée par l’Algérie contre l’argent sale, espérant «opérer une rupture définitive avec la dilapidation des deniers publics et la domination de l’argent sale dont certains résidus continuent à alimenter les foyers de résistance au changement». Dans ce contexte, il a souligné la nécessité de lutter «avec fermeté contre ces pratiques, à la faveur de la suprématie de la loi et en consacrant l’autorité de l’Etat, avec subtilité loin de l’autoritarisme», ajoutant que «nous sommes mobilisés, aujourd’hui, plus que jamais pour mener une lutte sans merci contre la corruption, les corrupteurs et les corrompus». Concernant les fonds thésaurisés, le président de la République a invité leurs détenteurs à les injecter dans l’économie nationale et à les déposer auprès des banques, rappelant avoir accordé de nombreuses garanties dans ce sens.
De son côté, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a affirmé que la rencontre gouvernement-walis a permis de mettre en lumière certains indicateurs des performances, tant au niveau central que local, et de montrer les résultats positifs réalisés pour pallier les lacunes enregistrées à même de répondre aux besoins des citoyens. Cette rencontre est devenue «une tradition qui permet au gouvernement de s’enquérir de la mise en œuvre des différentes politiques publiques lancées et évaluées par lui-même aux côtés des walis qui sont concernés par leur concrétisation sur le terrain», a fait savoir
M. Benabderrahmane. Il a également rappelé les orientations du président de la République dans lesquelles il a insisté sur l’impératif de mettre en place une nouvelle approche pour placer le développement local au cœur de la politique économique du pays, en traçant les objectifs et en œuvrant à leur réalisation.
T. Benslimane