L’hypominéralisation des molaires et incisives (MIH) est une affection dentaire encore méconnue, mais de plus en plus fréquente chez les enfants. Selon des chercheurs, entre 10 et 15 % des enfants pourraient être touchés, bien que ces chiffres soient probablement sous-estimés.
Ce trouble rend les dents particulièrement sensibles aux changements de température, plus vulnérables aux caries et fragilise leur émail. Souvent, les dents affectées par le MIH arborent des taches blanchâtres, jaunâtres, voire brunâtres, et sont susceptibles de se fissurer ou se casser. Le MIH se manifeste par une anomalie touchant au moins une ou les quatre premières molaires permanentes, et parfois les incisives. Pour l’instant, il n’existe pas de traitement curatif pour cette pathologie. Cependant, certains soins dentaires peuvent aider à limiter ses effets : l’application de vernis ou de résine fluorés, des infiltrations de résines ou des micro-abrasions pour atténuer les taches. Dans certains cas, l’extraction des dents endommagées est inévitable. Les causes précises du MIH restent à identifier, mais les perturbateurs endocriniens, notamment le bisphénol A, sont suspectés d’y jouer un rôle. Le professeur Vianney Descroix, chef de service d’odontologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), évoque également une possible prédisposition génétique. Les enfants atteints de MIH doivent adopter une hygiène bucco-dentaire particulièrement rigoureuse. Le CHU de Nantes recommande un brossage trois fois par jour avec une brosse à dents souple et un dentifrice fluoré adapté à l’âge de l’enfant. Il est aussi essentiel d’éviter les grignotages, de limiter les boissons sucrées et les aliments cariogènes. Un suivi régulier, idéalement tous les trois mois chez un dentiste, est fortement conseillé pour prévenir les complications et protéger au mieux les dents affectées.