Les prix des fruits et légumes ont enregistré une hausse considérable ces derniers jours. En se rendant aux marchés des fruits et légumes de leurs quartiers en cette fin de semaine, les ménagères qui espéreraient faire leur approvisionnement en légumes ont été sidérées par les prix affichés, sans parler de la qualité.
Tout d’abord, le légume phare de la table algérienne, la pomme de terre, est cédé à pas moins de 80 dinars avec une qualité douteuse et une senteur de pesticide. Selon un marchand, il s’agit de pomme de terre qui était stockée. Cette hausse du coût du légume le plus consommé par les Algériens n’a pas laissé indifférents les chefs de ménages. Cette situation devra s’étaler jusqu’au mois de novembre, début de la récolte de l’arrière-saison. Selon un marchand de légumes, «cette hausse est due à la période creuse de la production. L’essentiel de la consommation entre août et octobre provient de la production stockée entre mai et juillet. Celle-ci couvre la consommation jusqu’à l’arrivée sur le marché de la primeur de l’hiver. C’est donc la période la plus difficile de l’année, celle qui voit traditionnellement les prix flamber. Selon notre interlocuteur, «la première récolte de la pomme de terre primeur est attendue pour le mois de novembre, alors que la pomme de terre de la réelle saison (celle cultivée en été) sera récoltée vers la fin du mois de décembre. Il y a aussi la pomme de terre extra primeur (nouvelle récolte) qui est relativement moins chère. Cette pomme de terre est cultivée notamment dans les zones côtières comme Mostaganem et Tipaza, entre autres. A Oran il n’y a pas de grandes superficies consacrées à cette pomme de terre», ajoute notre interlocuteur. Le prix relativement élevé de la pomme de terre a entraîné vers le haut tous les autres produits : la tomate est autour de 140 dinars. Même l’oignon a dépassé le seuil des 50 dinars. «Ce qui justifie en premier lieu cette flambée est le fait que la plupart des légumes exposés sur les étals sont hors saison. La tomate, le piment, le poivron, les haricots verts sont des produits de la serre», indiquent les commerçant. «En l’absence d’une politique de régulation et de protection des consommateurs, les chefs de familles se retrouvent livrés à eux-mêmes. La courgette, coqueluche des couscous, a vu son prix de vente osciller, selon le calibre et la fraîcheur, entre 100 et 120 dinars le kilogramme. La laitue, salade verte, est cédée actuellement à 80 et 100 dinars, les carottes et les aubergines atteignent les 100 DA, pendant que les haricots verts tutoient les 160, voire 180 DA le kilo. La flambée a touché aussi les autres légumes, à l’instar du piment et du poivron (100 DA), le concombre (80 DA), le chou-fleur (130 DA). A cette facture salée s’ajoutent les prix des fruits dont la majorité est au-dessus des 250 DA. Le raisin, les pommes, les poires, étaient tous intouchables. Ils faisaient respectivement hier 300, 350 et 300 DA. L’augmentation des prix des fruits, qui est tout de même importante en Algérie, n’est pas aussi choquante pour les consommateurs. «L’Algérien a pris maintenant l’habitude de se passer des fruits», a souligné amèrement une maman. Interrogés par nos soins au sujet de cette flambée, de nombreux commerçants ont mentionné que cette augmentation est justifiable.
R.D