Les accidents mortels continuent d’endeuiller les familles et il ne se passe plus un jour sans que la presse rapporte un drame survenu sur nos routes, faisant de nombreuses victimes. C’est comme si ces tragédies quotidiennes étaient devenues banales au point où l’on leur réserve à peine un entrefilet sur les pages des journaux. Et l’on constate dès lors le grave déficit en communication et le manque cruel de campagnes de sensibilisation. Quand celles-ci ont lieu, elles sont d’une telle platitude, que l’on s’aperçoit qu’elles ont été réalisées de manière expéditive. Comme un sport commercial vantant quelque marque de margarine ou de téléphonie mobile. Pourtant, l’enjeu est trop important puisqu’il s’agit de vies humaines. Pour dire que la campagne doit être continue et pédagogique. A commencer par l’école où le devoir de sensibiliser les élèves s’impose. Selon les statistiques, on sait que le facteur humain a une grosse part de responsabilité dans les accidents. La vitesse, le non-respect du code de la route, le mépris de l’autre, autant de causes qui génèrent la tragédie. Il y a aussi l’état des routes et souvent des grosses crevasses et des dos-d’âne surprennent les automobilistes. Mais la conduite dans notre pays reste tributaire d’un état d’esprit, une éducation qui reste à refaire. Notamment quand on voit ces nombreux chauffards, sillonner les routes faisant fi de la sécurité d’autrui. Parce qu’autrui n’existe pas. Quand beaucoup d’Algériens prennent la route, ils s’imaginent qu’elle leur appartient en exclusivité et se permettent alors toutes les extravagances, bafouant allègrement le code de la route et la règlementation la plus élémentaire. Celle de ne pas dépasser la ligne continue, de brûler un feu rouge, de boycotter un stop, de ne pas utiliser son clignotant dans les tournants…Un mépris total pour l’autre qui traduit le cruel manque de convivialité et du vivre-ensemble. Sauf que c’est la mort qui est au bout du chemin. Et l’on dira que c’est le mektoub…