Médicaments contre alzheimer: Entre risques et espoirs

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Cela pourrait être une révolution dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. Deux nouveaux médicaments, le lécanémab (Eisai, Biogen) et le donanemab (Eli Lilly), se sont montrés capables de freiner l’avancée de la maladie dans des phases précoces.

L’Agence américaine du médicament a déjà accordé une autorisation temporaire au premier et examine le dossier du second. De son côté, l’Agence européenne du médicament doit se prononcer sur le lécanémab d’ici quelques semaines. Ces deux traitements, fondés sur des anticorps humanisés, visent à éliminer les plaques amyloïdes accumulées dans le cerveau et soupçonnées d’être à l’origine de la maladie. Injectés à des patients à des stades précoces, ils ont produit des effets positifs – faibles mais bien réels – sur leur cognition, mesurée par des tests cliniques. Mais des doutes persistent sur les risques associés à ces injections. En effet, elles ont déclenché des saignements et des œdèmes dans le cerveau de certains patients, provoquant de graves séquelles et au moins quatre décès. Pour Nicolas Villain, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et ayant contribué aux essais cliniques sur le lécanémab, « le suivi des patients se limite encore à environ dix-huit mois, et la grande question est de savoir si les effets positifs s’amplifient avec le temps ». Si ces médicaments sont vraiment capables de ralentir l’apparition des symptômes sévères, la balance bénéfices-risques penchera alors nettement à leur avantage. « Sachant que, chez les patients à un stade précoce, l’évolution jusqu’à la démence sévère prend en moyenne de sept à dix-sept années, l’objectif est de leur administrer précocement des traitements qui modifient réellement la courbe de la maladie », insiste le médecin.