Les tensions politiques et sociales s’accentuent au Maroc où plusieurs grèves sont observées dans divers secteurs d’activité, au moment où les prix des produits de première nécessité ont augmenté et où les manifestations contre la normalisation avec l’entité sioniste se poursuivent sur fond de critiques contre le régime du Makhzen, pointé du doigt pour son incapacité à répondre aux préoccupations des citoyens.
De l’avis de plusieurs politiciens marocains, le Makhzen a poussé le champ politique à la décadence. Dans ce contexte, le parti politique la Voie démocratique (Al Nahdj Edimocrati) a, dans une conférence, souligné que «les niveaux de décadence du champ politique (au Maroc) ont atteint le niveau le plus bas» citant entres autres, l’exemple des élections législatives, régionales et locales organisées le 21 septembre 2021. A travers ces résultats, a poursuivi le parti politique, «le régime du Makhzen a étouffé +le Mouvement du 20 février+, humilié le Parti de la justice et du développement (PJD), et installé ses partis administratifs fidèles à sa politique libérale, au sein de la coalition gouvernementale». Le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Nabil ben Abdallah, a abondé dans le même sens en soulignant que les récentes élections législatives «ont connu des dérives en matière de démocratie représentative», notant ainsi l’absence d’une «vision gouvernementale intégrée». Le même responsable a également souligné que la réalité sur le terrain contredit les propos du gouvernement marocain au moment où «le Maroc a besoin que le gouvernement soit réellement un gouvernement politique fort», et doit expliquer aux Marocains ce qu’il fait, «surtout que nous sommes confrontés à des circonstances complexes et exceptionnelles». Sur le plan social, le pays vit, au quotidien, au rythme des protestations contre la détérioration des conditions de vie et la hausse exorbitante des prix, qu’il s’agisse de produits de première consommation ou de carburants. Dans ce contexte, le Parti La Voie démocratique a indiqué que cette situation «met les citoyens en confrontation directe avec des intermédiaires et des spéculateurs avides, ce qui porte un sérieux coup au pouvoir d’achat de la majorité de la population». Le PPS a quant à lui appelé le gouvernement à ne pas utiliser le prétexte de la situation et du contexte internationale difficiles, comme l’a fait récemment le Premier ministre devant le Parlement lorsqu’il a déclaré que le gouvernement ne pouvait pas tout faire face à des prix élevés, estimant que «c’est une position irresponsable qui ne peut qu’être dénoncée car nous avons besoin d’un gouvernement capable d’assumer son rôle». Le secrétaire général du PPS, Nabil ben Abdallah, a assuré que le gouvernement marocain «ne fait rien dans ce sens, et nous lui lançons donc un appel clair pour qu’il prenne les mesures nécessaires pour protéger le pouvoir d’achat des Marocains». En plus des tensions sociales, le Maroc est confronté à la restriction des libertés des partis politiques par le régime qui leur interdit l’exercice normal de leurs activités, en plus de la violation des droits dans divers secteurs tels que l’éducation, les médias ou encore les Droits de l’Homme. Ainsi, de nombreuses voix dans le Royaume continuent de s’élever contre la fabrication d’accusations et l’emprisonnement de journalistes et blogueurs «qui dérangent» le Makhzen, dont Souleimane Raissouni et Omar Radi, en plus des détenus du «Mouvement du Rif». De plus, le régime du Makhzen continue d’ignorer les revendications du peuple marocain qui rejette la normalisation avec l’entité sioniste. Pire encore, il continue de mettre en œuvre les accords conclus entre les deux parties dans divers domaines, malgré toutes les condamnations et protestations qui émanent de la rue marocaine.