Le régime du Makhzen marocain poursuit son acharnement judiciaire contre les activistes opposés à la normalisation avec l’entité sioniste en condamnant à un an de prison ferme le militant Ismail Ghazaoui du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), suscitant une vague de protestations dans le pays pour dénoncer une « répression arbitraire » et « une volonté de museler la contestation ». Dans un article d’analyse publié samedi sur le site d’information en ligne Afrik.com, l’auteur estime que « l’arrestation et la condamnation du militant Ismail Ghazaoui illustrent le profond décalage entre la politique officielle de normalisation avec (l’entité sioniste) et le soutien à la cause palestinienne ancré dans la société civile marocaine. Ce procès relance un mouvement de contestation qui ne cesse de grandir depuis les accords de décembre 2020 ». Le 13 novembre 2023, Ismail Ghazaoui, militant du BDS, a protesté contre l’escale au port de Tanger de deux cargos de la société Maersk, soupçonnés de transporter des équipements militaires à destination de l’entité sioniste. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent le militant et d’autres activistes appelant les employés du port à bloquer l’accostage des navires. Certains dockers ont répondu à l’appel, s’exposant à des sanctions de leurs employeurs, a souligné le journaliste. Traduit devant le tribunal correctionnel de Casablanca, Ghazaoui a été condamné le 10 décembre à un an de prison ferme et à une amende de 5 000 dirhams. Ce procès, estime l’analyste, « révèle le fossé qui se creuse entre la politique officielle de normalisation et une société civile largement acquise à la cause palestinienne ». La condamnation du militant du BDS a suscité une vague de protestations à travers le royaume, selon le journaliste. L’Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques (Hemm) dénonce une « répression arbitraire » tandis que d’autres organisations de défense des droits humains voient dans ces poursuites judiciaires « une volonté de museler la contestation ». Par ailleurs, d’autres militants font face à des poursuites: treize membres du Front marocain de soutien à la Palestine sont actuellement jugés à Salé, d’après la même source. Cette répression judiciaire intervient dans un contexte de « forte émotion populaire » face aux bombardements de l’armée sioniste contre Ghaz a, qui se poursuivent sans aucun répit depuis le 7 octobre 2023, faisant près de 45.000 martyrs en majorité des femmes et des enfants. Ainsi, les manifestations pro-palestiniennes se multiplient dans les grandes villes du Maroc, rassemblant des milliers de personnes malgré les restrictions et la répression. Devant cette colère, le régime du Makhzen « se trouve dans une position délicate » face à « une opinion publique majoritairement favorable à la cause palestinienne », relève l’auteur de l’article.