Il ne faut pas se fier à l’élimination de Nicolas Sarkozy lors du premier tour des primaires de la droite. Malicieux comme pas un (le terme de malice vient du mot mal), l’ancien président a tout suite parié sur François Fillon qui est de la même famille idéologique que lui. C’est-à-dire représentant la droite populiste, raciste plus proche de l’extrême-droite que de celle du gaullisme dont elle se réclame justement. Pour dire qu’un retour de cet homme politique n’est pas du tout à exclure et en cas de victoire de Fillon aux joutes finales, il pourrait très bien décrocher un poste important jusqu’à celui de Premier ministre. Or, une fois au pouvoir, cet individu sans aucun scrupule, trivial, qui a rabaissé la politique au caniveau, froid et calculateur, va vouloir réaliser ses funestes ambitions, celles d’avoir main mise sur le Maghreb, lui qui n’a jamais caché la profonde aversion qu’il a de l’Algérie et la sympathie manifeste qu’il voue au Maroc où il est accueilli comme un prince avec un Riad à sa disposition à Marrakech. Cet homme qui a brûlé la Libye, fait assassiner le président Kadhafi, a toujours travaillé avec une feuille de route bien précise, celle de baliser le terrain à l’entité sioniste dont il se réclame avec ostentation. Depuis le cuisant échec de sa fameuse UPM (Union pour la Méditerranée) qu’il avait initiée avec l’évidente arrière-pensée de faire des pays du Maghreb les vassaux d’Israël, l’homme est donc passé directement à l’offensive et la guerre déclarée à la Libye jugée alors la plus fragile. Il avait même déclaré que c’était au tour de l’Algérie, du temps où il était aux commandes de l’Etat. Conforté par de campagnes médiatiques favorables – la presse française n’eut de cesse d’annoncer qu’il a voté parmi les premiers), l’homme sait tirer profit des bonnes comme des mauvaises choses qui se disent de lui. L’essentiel, c’est d’en parler. C’est ce qui se passe en ce moment où il est remis sur selle malgré la gifle qu’il a reçue. Alors qu’Alain Juppé pourtant vainqueur du premier tour est superbement ignoré.