La clinique mobile se focalise sur le dépistage des sujets diabétiques et la sensibilisation contre les complications liées à la surcharge pondérale. «Novo Nordisk-Algérie » a organisé du 8 au 11 février une campagne de dépistage des maladies métaboliques, notamment le diabète, l’obésité et l’hypertension artérielle, dans la wilaya de Souk-Ahras. Cette campagne a été programmée, en partenariat et à l’initiative du ministère de la Santé, dans la ville frontalière, parallèlement à la commémoration des évènements de Sakiet Sidi Youcef, en présence des autorités nationales et d’une délégation officielle de Tunisie.
La clinique mobile de Novo-Nordisk s’est focalisée sur le dépistage des sujets diabétiques et la sensibilisation contre les complications liées à la surcharge pondérale.
Une équipe pluridisciplinaire a réalisé des examens cliniques et biologiques : mesure de la glycémie et de la tension artérielle, prise de poids, calcul de l’IMC (indice de la masse corporelle)…. Des conseils ont été prodigués aux citoyens sur l’hygiène alimentaire et de vie et sur l’importance d’une observance stricte des traitements. Les nouveaux cas dépistés ont bénéficié, à titre gracieux, des examens complémentaires, pour affiner le diagnostic. Ils sont orientés, ensuite, vers des consultations chez des médecins spécialistes.
Premier projet de partenariat public-privé lancé en 2011, la Clinique Mobile « Changing Diabetes » parcourt le territoire national depuis 12 années avec une visée principale, l’accès aux soins, le dépistage et la prévention du diabète et de l’obésité ainsi que l’observation de leur évolution à des stades compliqués. A cet effet, le Dr Chahra Hmaicia, médecin chef de la Maison du diabète de Souk Ahras, affiliée à l’établissement de santé publique de proximité (EPSP) de la wilaya affirme : «La clinique mobile est déployée dans la commune d’El Heddada, une zone d’ombre à la frontière algéro-tunisienne. Dans cette petite commune, la prévalence du diabète est élevée à cause d’un régime alimentaire déséquilibré et de l’absence de lieux pour la pratique de l’activité physique.» Selon elle, la localité est également loin des structures de santé et le centre de soins d’El Heddada confere des soins basiques de première nécessité.
«C’est pourquoi, le directeur de la santé a décidé de lancer la campagne dans cette région pour que la population bénéficie de consultations spécialisées en cardiologie, médecine interne, et également ophtalmologie. Nous avons aussi un programme d’éducation thérapeutique, en collaboration avec Novo Nordisk Algérie. A la Maison du diabète de Souk Ahras, nous assurons le suivi de plus de 14 000 patients», a-t-elle ajouté.
De son côté, le directeur de l’EPSP de Souk Ahras assure : «Nous avons programmé cette campagne de dépistage et de prévention du 8 au 11 février dans la localité frontalière Lahdada, dans le cadre de la commémoration des événements de Sakiet Sidi Youcef. Nous avons mis à la disposition des citoyens des consultations en cardiologie, ophtalmologie, diabétologie ainsi qu’en médecine interne.» Selon lui, la direction de la santé de Souk Ahras cible en premier lieu la daïra de Lahdada et sa périphérie, dont la population est estimée à 10 000 habitants, mais «nous espérons que les appels lancés à travers les réseaux sociaux feront que l’information circule afin de prendre en charge le maximum de monde».
Par ailleurs, la clinique mobile a assuré plus de 40 campagnes dans les grandes villes comme dans des zones d’ombre. Près de 60 738 patients sur un total de 160 950 sujets, ont été dépistés diabétiques. Plus de 6 265 patients, souffrant de troubles du taux de glycémiesuspect, ont été pris en charge.
La clinique mobile « Changing diabete », déployée dans la wilaya de Timimoun au mois de décembre 2023, a révélé une prévalence importante du diabète de type 2 chez cette population. Il a été constaté que 87% des diabétiques ne sont pas suivis régulièrement par un médecin traitant ; 4% font le suivi chez un médecin généraliste et uniquement 9% sont suivis par un spécialiste, essentiellement des médecins internistes de la région. 43% des personnes dépistées sont en surpoids ou carrément en obésité.
L’Algérie sera le premier pays à encadrer, par un texte législatif, la prévention contre les maladies à incidence importante dans la population générale et à grand risque sur la santé publique. Dans cette optique, le ministère de la Santé a lancé début février, le guide de prise en charge de l’obésité, comme première étape dans la lutte contre cette maladie, qui affecte, en Algérie, 30% des femmes, 14% des hommes et 10% des enfants. La même source estime le nombre d’Algériens, vivant avec le diabète, à environ 4 millions.
Sarah Cheriet