Lutte contre le braconnage et préservation de la faune en Algérie: Plus de 3.500 animaux protégés saisis en 2024, un combat intensifié contre le commerce illégal 

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En 2024, plus de 3.500 animaux protégés ont été saisis dans le cadre de la lutte contre le braconnage et le commerce illégal d’animaux sauvages en Algérie, selon les données de la Direction générale des forêts (DGF). Cette opération de grande envergure, menée en collaboration avec la gendarmerie nationale, la police et les douanes, a permis la récupération de 3.542 animaux appartenant à différentes espèces menacées. 

« Grâce à ces efforts conjoints, nous avons pu saisir ces animaux sauvages afin de contrer le braconnage, la chasse illégale et le commerce clandestin d’espèces protégées », a déclaré Wassila Djaballah, cheffe du bureau des activités cynégétiques à la DGF.  Parmi ces animaux, plus de 3.200 ont pu être relâchés dans leur habitat naturel, tandis que 236 ont malheureusement été retrouvés morts ou gravement blessés au moment de leur saisie. 

Les chardonnerets, principales victimes du braconnage 

Les chardonnerets figurent en tête de liste des espèces les plus touchées par le braconnage. Pas moins de 3.000 individus ont été réintroduits dans leur environnement naturel, dont 2.310 uniquement dans la wilaya de Naâma. Outre ces oiseaux, plusieurs autres espèces ont bénéficié de programmes de réintégration, notamment l’aigle royal de Barbarie, des écureuils de Barbarie, des fennecs et des tortues grecques.  D’autres animaux saisis ont été confiés au zoo de Ben Aknoun à Alger, comme les singes magots, les furets et même des crocodiles du Nil. 

 Un cadre juridique renforcé pour protéger la biodiversité 

Face à l’ampleur du braconnage et du commerce illégal, l’Algérie a mis en place un arsenal législatif visant à protéger sa faune endémique et à prévenir son extinction.   Mme Djaballah a rappelé l’importance du décret exécutif n° 12-235 du 24 mai 2012, qui prévoit des mesures spécifiques pour préserver les espèces animales contre la surexploitation et la destruction de leur habitat. Elle a également mis en avant la loi n° 06-14, qui accorde une protection spéciale à 23 espèces menacées d’extinction, dont plusieurs gazelles (Dama, Dorcas, leptocère, de Cuvier), ainsi que des oiseaux tels que le faucon pèlerin et l’outarde houbara.  « Autrefois abondantes, ces espèces sont aujourd’hui en danger critique d’extinction en raison du braconnage, de la dégradation de leur habitat naturel, de l’urbanisation croissante et des incendies de forêts », a-t-elle regretté. 

Des actions locales et internationales pour la réhabilitation des espèces menacées 

Au-delà du cadre législatif, l’Algérie met en œuvre divers programmes de conservation en partenariat avec des organismes nationaux et internationaux.  L’État soutient activement ces initiatives à travers ses structures déconcentrées, notamment les conservations des forêts dans les 58 wilayas du pays, les huit parcs nationaux, les quatre réserves de chasse et trois centres cynégétiques spécialisés. Ces derniers jouent un rôle clé dans la réhabilitation et le repeuplement des espèces menacées en vue de leur réintroduction dans la nature.  Parmi les réussites notables, Mme Djaballah cite plusieurs espèces en cours de préservation dans ces centres, à savoir, la gazelle de Cuvier, prise en charge par le centre cynégétique de Tlemcen.  Le cerf de Barbarie, dont la conservation est assurée au centre cynégétique de Zéralda et le mouflon à manchettes, qui vit en semi-captivité dans la réserve de chasse de Djelfa.  Sur le plan international, l’Algérie réaffirme son engagement à protéger les espèces menacées en étant signataire de la convention CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction).  « L’Algérie a inscrit plusieurs espèces comme la gazelle de Cuvier et la gazelle leptocère dans l’annexe 1 de la convention CITES, ce qui interdit formellement leur commerce international, sauf à des fins scientifiques », a expliqué Mme Djaballah.  De plus, certaines espèces emblématiques, telles que le guépard du Sahara et le mouflon à manchettes, sont protégées par la Convention sur la conservation des espèces migratrices (CMS), qui interdit leur chasse.  « Tous ces efforts conjugués visent à renforcer la lutte contre le braconnage, le commerce illégal et le trafic d’espèces menacées, à la fois au niveau national et international », a-t-elle conclu.  Grâce à ces initiatives, l’Algérie poursuit sa mission de préservation de la biodiversité et entend intensifier ses actions pour protéger un patrimoine naturel de plus en plus fragilisé.

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