L’Organisation de coopération de Shanghai dans la nouvelle recomposition du pouvoir économique mondial

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L’Organisation de Shanghai est une organisation non gouvernementale créée à Shanghai le 15 juin 2001, avec la Russie, la Chine et quatre anciennes Républiques soviétique d’Asie centrale : le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. En 2016, l’organisation s’est élargie pour inclure l’Inde et le Pakistan et en juillet 2023 l’Iran qui était observatrice depuis 2005.

Comme pour les BRICS, cette organisation milite pour un monde multipolaire basé sur le co-développement et la lutte contre les inégalités au niveau planétaire Se réclamant de ce que l’on appelle «l’esprit de Shanghai», où en termes géographiques, l’OCS est la plus grande organisation régionale couvrant 34 millions de km2, le 22e sommet qui s’est tenu les 15 et 16 septembre 2023 à Samarcande, en Ouzbékistan, regroupant 14 pays dont la Turquie a mis l’accent sur l’instauration d’une confiance mutuelle, l’équilibre et la diversification en matière de sécurité, d’économie et de diplomatie et une plus grande liberté d’action politique dans les relations étrangères par la non-ingérence dans les affaires intérieures.

1 – Les neuf membres de l’organisation sont actuellement : la Chine 17.963 de PIB pour une population d’un milliard 400 millions et un PIB par tête d’habitant de 9.605 dollars, la Fédération de Russie, 2.240, milliards de dollars de PIB, un PIB par tête d’habitant de 11 300 pour une population de 146 millions, l’Inde 3.385 de PIB pour une population de 1,38 milliard d’habitants en 2021 mais a dépassé la Chine en 2023 avec 1,4286 milliard d’habitants et un PIB par tête d’habitant de 2.036 dollars, le Kazazsthan 220 milliards de dollars de PIB pour une population de 20 millions et un PIB par tête d’habitant de 11 290 dollars, le Kirghizistan, 12 milliards de dollars de PIB, un PIB par tête d’habitant de 1350 dollars pour une population de 10 millions, l’Ouzbékistan, 80 milliards de dollars pour une population de 33 millions et un PIB par tête d’habitant de 1263 dollars, le Pakistan 376 milliards de dollars pour une population 221 millions et un PIB par tête d’habitant de 1555 dollars, Tadjikistan 10,5 milliards de dollars de PIB, un PIB par tête d’habitant de 1750 dollars pour une population de 6,6 millions, l’Iran 388 milliards de dollars pour une population 84 millions et un PIB par tête d’habitant de 5491. Pour ces neuf pays membres nous avons un total de 24.674 milliards de dollars soit environ 25% du PIB mondial de 2022 évalué à 103.000 milliards de dollars pour une population approchant 3,4 milliards d’habitants sur une population mondiale depuis le 1er janvier 2023 dépassant les 8 milliards d’habitant, la Chine représentant 70% du PIB de ces neuf pays. Nous avons trois États observateurs souhaitant devenir membres à part entière et les huit partenaires qui sont : l’Afghanistan, 14 milliards de dollars de PIB en 2021 avec des données contradictoires un PIB par tête d’habitant de 350 dollars pour une population estimée par l’ONU à 40 millions, le Belarus, 73 milliards de dollars pour une population 9 millions et un PIB par tête d’habitant de 6306 dollars : la Mongolie 17 milliards de dollars de PIB, un PIB par te d’habitant de 4250 dollars pour une population de 3,5 millions. Le PIB total de ces trois membres est de 174 milliards de dollars pour une population de 52,5 millions d’habitants. Nous avons également 10 partenaires de dialogue qui sont en dernière date l’Arabie saoudite qui vient de s’associer depuis le 29 mars 2023 en tant qu’État «partenaire du dialogue» à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) avec 1108 milliards de dollars de PIB pour une population de 35 millions et un PIB par tête d’habitant de 23 566 dollars, le Koweït a procédé les 4 et 5 mai 2023 dans la ville de Panaji, en Inde à la signature d’un protocole d’accord comme partenaire dans une première phase ambitionnant de devenir membre dont le PIB en 2022 est de 184 milliards de dollars, un PIB par tête d’habitant de 26 787 dollars pour une population de 2,7 millions. Pour les autres pays nous avons : la Turquie membre de l’Otan, 905 milliards de dollars de PIB, un PIB par te d’habitant de 13 990 dollars pour une population de 85 millions, le Qatar 237 milliards de dollars de PIB, un PIB par tête d’habitant de 83 900 dollars pour une population de 2,8 millions dont selon l’ONU 300 000 nationaux, l’ Egypte 404 milliards de dollars de PIB pour une population 102 millions et un PIB par tête d’habitant de 2573 dollars, l’ Arménie, 19 milliards de dollars de PIB, un PIB par tête d’habitant de 6000 dollars pour une population de 3 millions, l’ Azerbaïdjan,78 millibars de dollars pour une population 10 millions et un PIB par tête d’habitant de 4569 dollars, le Cambodge, 29 milliards de dollars de PIB, un PIB par tête d’habitant de 1800 dollars pour une population de 17 millions, le Népal, 41 milliards de dollars de PIB, un PIB par tête d’habitant de 1080 dollars pour une population de 30 millions, le Sri Lanka , 74,40 milliards de dollars de PIB, un PIB par te d’habitant de 3900 dollars pour une population de 22 millions. Le PIB cumulé des membres, des observateurs et des partenaires au dialogue totalise en 2022, selon les données de la Banque mondiale près de 28.000 milliards de dollars soit près de 28% du PIB mondial, pour une population dépassant les 45% de la population mondiale.

2 – En comparaison aux BRICS, plusieurs pays faisant partie des deux organisations, constitués de cinq Etats avant la derrière réunion en Afrique du Sud, la Chine, l’Inde – la Russie -le Brésil et l’ Afrique du Sud et les pays retenus comme nouveaux membres qui a été un dosage entre les intérêts politiques et économiques, dont l’Arabie saoudite, Argentine, -Emirates, Egypte , Iran et Ethiopie, pour les fondateurs des cinq pays des BRICS, nous aurons 25.914 milliards de dollars de PIB selon les données officielles de la Banque mondiale pour 2022 soit près de 26% du PIB mondial pour une population approchant 3,2 milliards d’habitants, la Chine représentant en 2022 69,32% du BRICS et près de 18% du PIB mondial et pour les nouveaux membres un PIB d’environ de 3167 milliards de dollars ce qui donne un total pour les 11 pays de 29.000 milliards de dollars soit 29% du PIB mondial pour 2022, pour une population approchant les 45% de la population mondiale. Or, en comparaison, en s’en tenant uniquement au G7, ce dernier totalise 43.706 milliards de dollars de PIB sur PIB mondial de 103.000 milliards de dollars en 2022, soit près de 44% du PIB pour moins d’un milliard d’habitants. Respectivement, nous avons: l’Allemagne 4072 milliards de dollars, le Canada 2139, les Etats-Unis d’Amérique 25 462, la France 2782, le Royaume-Uni 3070, l’Italie 2010 et le Japon 4131 milliards de dollars et pour le PIB par tête d’habitant Pour les pays du G7 selon les données de la Banque mondiale 2022, nous avons l’Allemagne 63.150 dollars, le Canada 58.400, les Etats-Unis d’Amérique 76 399, la France 55 493, le Royaume-Uni 54 603, l’Italie 51 865 et le Japon 45 573 dollars par habitant. Pour l’IDH, selon le rapport du PNUD de 2022, il intègre 3 facteurs : l’espérance de vie à la naissance; le niveau d’éducation et le revenu national brut par habitant. L’IDH se présente sous la forme d’un nombre situé entre O et 1, nous avons : l’ Allemagne à la 9e position avec une note de 0,942, le Canada 15e position avec une note de 0,936, les Etats- Unis d’Amérique à la 21e positon avec une note de 0,921, la France à la 28e position avec une note de 0,903, le Royaume-Uni à la 18e position avec une note de 0,929, l’Italie à la 30e position avec une note de 0,895 et le Japon à la 19e position avec une note de 0,925. Et pour le remplacement du dollar qui d’ailleurs ne fait pas l’unanimité au sein des BRICS, il faut être réaliste, ce n’est pas pour demain, peut-être en 2030 car entre 2021/2022, selon les données du FMI du 28 avril 2023, la part du dollar, dans les paiements mondiaux s’élève à environ à 38 %, l’euro faisant jeu égal avec le dollar et la part du dollar dans les réserves de changes mondiales est passée de 71 % en 1999, à 58 % en 2022, l’euro 20,5 %, le yen 5,5 %, la livre sterling 5 % et le yuan chinois 2,7 %. Aussi compte tenu des importantes disparités économiques, de systèmes politiques et économiques différents avec des alliances économiques et militaires différentes , devant retenir que les principaux courant d’échange entre 2022/2023 se font toujours avec l’Occident, pour preuve les principaux partenaires de la Chine sont les USA et l’Europe, il reste un long chemin à parcourir tant pour les BRICS que pour les membres de l’OSC , tout dépendra entre 2023/2030 de l’accroissement de leur poids économique au sein du PIB mondial. (Voir notre interview au site américain Maghreb Voices du 30/08/2023 et au quotidien El Moudjahid du 02 septembre 2023).

En conclusion, dans une déclaration reprise par l’APS en date du 21 juin 2023, malgré la non-prise en compte de l’adhésion de l’Algérie aux BRICS lors du dernier sommet en Afrique du Sud, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a indiqué que l’Algérie a déposé une demande pour adhérer à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en tant qu’observateur, pour l’instant. Pour l’Algérie, dont le PIB selon le FMI est estimé à 193 milliards de dollars pour 2022 pour une population d’environ 45 millions d’habitants, plus de 90% de ses recettes en devises via la rente de hydrocarbures, provenant encore de l’OCDE, l’objectif stratégique est d’accélérer les réformes pour une économie diversifiée afin de peser dans les relations internationales et d’être au diapason de la nouvelle reconfiguration géopolitique et économique en cours surtout avec les derniers évènements au Niger et au Gabon qui posent la problématique de la sécurité de l’Algérie (voir contribution du professeur Abderrahmane Mebtoul dans la revue internationale Paris France «le Pont des Idées» où il est membre du conseil scientifique avec d’importantes personnalités internationales disponible sur Google du 30 août 2023 «les enjeux géostratégiques au Niger et les six propositions de l’Algérie». L’objectif sera de mieux consolider les alliances dans l’espace africain, et euro-méditerranéen, son espace naturel, mais également en l’Asie, qui émerge en tant que pôle géopolitique et s’impose en tant que centre de gravité. En bref, dans les relations internationales n’existent pas de sentiments mais que des intérêts et en ce XXIe siècle la puissance d’une Nation se mesure au poids de son économie.

A. M.

-ademmebtoul@gmail.com