L’IMC est contesté ? De plus en plus de médecins le remettent en question

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On considère qu’une personne est en bonne santé quand son IMC se situe entre 18,5 et 24,9.

Mais cet indice utilisé depuis des dizaines d’années est-il vraiment fiable ? De plus en plus de médecins le remettent en question. Inventé au milieu du XIXe siècle par Adolphe Quetelet, l’Indice de masse corporelle (IMC) se calcule en divisant le poids par la taille au carré. On l’utilise, notamment pour déterminer le «poids santé», considérant que des chiffres élevés peuvent indiquer un risque accru de maladie et de décès.

Des différences, selon l’âge et le sexe

Utilisé depuis des décennies, l’IMC n’est toutefois pas parfait car il ne mesure pas la graisse corporelle et ne tient pas compte des facteurs qui influencent l’état de santé d’une personne à un poids donné, notamment l’âge ou encore le sexe. Les personnes ayant un IMC élevé ne sont ainsi pas toutes en mauvaise santé. Pour un IMC donné, les adultes plus âgés ont tendance à avoir plus de graisse et moins de muscles que les adultes plus jeunes. Les relations entre l’IMC, la masse grasse et la santé diffèrent également entre les sexes : à IMC égal, les femmes ont tendance à avoir plus de graisse corporelle que les hommes. Malgré cela, «la répartition semble en fait beaucoup plus saine chez les femmes», observe Francisco Lopez-Jimenez, cardiologue et chercheur sur l’obésité, interrogé dans la revue Nature. C’est justement «la graisse abdominale qui est la plus mauvaise pour la santé», souligne RTL.

Le tour de taille, un bon indicateur

En juin dernier, l’American Medical Association (AMA) a demandé que d’autres mesures liées au poids soient utilisées en conjonction avec l’IMC. «L’IMC est une mesure quelque peu grossière pour déterminer les risques pour la santé», estime Susan Yanovski, codirectrice du bureau de recherche sur l’obésité à l’Institut national américain du diabète et des maladies digestives et rénales. Cette graisse viscérale peut altérer le bon fonctionnement des organes car elle sécrète des substances inflammatoires et expose au diabète, aux maladies cardiovasculaires et à certains cancers, rapporte encore RTL. «La dépendance à l’égard de l’IMC nous empêche de voir la réalité de l’obésité», estime Francisco Lopez-Jimenez. L’autre problème est que l’IMC a été développé à partir de mesures effectuées sur des personnes de race blanche, «les personnes de couleur ne correspondent donc pas tout à fait à ces paramètres étroits», regrette Fatima Cody Stanford, médecin spécialiste de l’obésité. «La mesure du périmètre abdominal, à savoir du tour de taille, donne une indication précise de la graisse viscérale», recommande Charlotte Debeugny, diététicienne, dans Santé magazine. Associé au tour de taille, l’IMC donnerait ainsi une idée plus précise des risques pour la santé associés au surpoids. Le tour de taille ne doit pas dépasser 94 cm pour un homme et 80 cm pour une femme.