C’est un leader islamiste qui l’affirme : «Le recul de l’islamisme dopera l’extrémisme». Que voilà une déclaration qui a le mérite de la clarté et s’apparente à une forme de chantage à peine déguisé. Comprendre «nous, les islamistes «modérés» ou les «radicaux» et leur lot de violences qui va avec». Avec une mauvaise foi manifeste, ce leader -et les autres d’ailleurs justifient leur déconfiture par le parti pris de l’administration. A défaut d’une analyse objective qui reconnaisse que ce courant idéologique a régressé pour d’évidentes raisons de manque de clarté d’une ligne politique qui change au gré des conjonctures. Discrédités pour avoir toujours tenu un discours ambigu, prônant à la fois l’opposition et le rapprochement d’avec les pouvoirs publics, les islamistes modérés ont cessé de faire illusion auprès d’un lectorat de moins en moins crédule et qui a appris à discerner avec le temps. Cela dit, si les chapelles qui le représentent ont énormément perdu de leur aura, l’islamisme, lui, en tant qu’idéologie, est bel et bien prégnant dans une société «travaillée» au corps par toutes les chaînes satellitaires arabes qui déversent à longueur de journée leur venin, une école «cédée» à un corps enseignant plus prédicateur que pédagogue et de nouvelles mœurs sociétales qui consistent à étaler sa foi de façon ostentatoire dans tous les endroits publics, les magasins, les taxis et même l’administration où le fonctionnaire pose son tapis de prière bien en vue du visiteur… C’est dire que notre société a perdu ses authentiques repères et ce sont là les conséquences de la terrible décennie vécue par la population. Cette période sanglante a ouvert la voie à tous les comportements extrémistes qui donc existent déjà, contrairement à ce qu’affirme ce leader islamiste. On a préféré le paraître à l’être. Le reste n’est que mauvaise littérature.