Les travaux du 35e sommet de l’UA ont débuté hier à Addis-Abeba: L’Algérie présentera aujourd’hui un rapport sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique

0
707

Les travaux du 35e sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), axée sur le «renforcement de la résilience en nutrition sur le continent africain: accélérer le développement du capital humain, social et économique», ont débuté hier à Addis-Abeba avec la participation de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement dont le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Lamamra devrait présenter aujourd’hui un rapport sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique et expliquer aux participants l’approche et la vision de l’Algérie sur ces fléaux qui gangrènent une grande partie du continent.  L’Algérie qui a toujours été à l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique, a maintes fois exprimé sa profonde préoccupation face aux proportions extrêmement inquiétantes de la menace terroriste dans plusieurs régions d’Afrique, notamment dans la région sahélo-saharienne, le bassin du lac Tchad, en Afrique centrale et récemment en Afrique du sud. Lors de ses différentes interventions, M. Lamamra a mis l’accent sur la menace terroriste et l’extrémisme violent en recrudescence dans le continent, un phénomène qui s’étend pour toucher de nouvelles régions, longtemps considérées comme étant des régions sûres. Depuis la région sahélo-saharienne désormais la cible d’attaques terroristes sans précédent, l’expansion terroriste n’a pas épargné des pays frères comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la menace ayant touché récemment la région sud, la région d’Afrique centrale constituant désormais un pont reliant le Sahel à l’Afrique du Nord. Avec cette expansion, ajoute M. Lamamra, un autre facteur d’aggravation se manifeste à travers des niveaux sans précédent de violence et de nombre d’attentats terroristes ayant augmenté de 10 % au cours du premier semestre de cette année par rapport aux années passées. Et d’ajouter que «cette situation alarmante n’est pas fortuite. D’une part, la défaite de l’organisation terroriste Daech au Moyen-Orient a entraîné le redéploiement d’un grand nombre de combattants terroristes étrangers dans les zones de conflit en Afrique, notamment dans la région sahélo-saharienne. D’autre part, malgré les efforts visant à lutter contre l’extrémisme, ce dernier continue à se propager, profitant pleinement de l’utilisation généralisée d’Internet, des réseaux sociaux et des darkwebs, en particulier parmi les groupes vulnérables de jeunes et de femmes», soutient le chef de la diplomatie algérienne.

Abdelmadjid Tebboune qui a présenté une nouvelle vision à travers un ensemble de propositions visant à renforcer les efforts collectifs des pays africains et les mécanismes de l’organisation continentale dans la lutte contre le terrorisme.

En outre, explique M. Lamamra, les liens entre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime organisé transnational continuent à se consolider en Afrique, assurant, ainsi, aux groupes terroristes de nouvelles sources de financement, notamment l’enlèvement contre rançon, la traite d’humains, la contrebande, l’orpaillage, le piratage, la contrefaçon de monnaie et bien d’autres. Dans ce contexte, Lamamra a rappelé l’initiative du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a présenté une nouvelle vision à travers un ensemble de propositions visant à renforcer les efforts collectifs des pays africains et les mécanismes de l’organisation continentale dans la lutte contre le terrorisme. Il a indiqué que le Président Tebboune avait adressé une initiative à l’UA dans laquelle il a appelé à une réaction ferme et efficace par les organisations continentales à une action collective et à la solidarité avec les pays qui souffrent de ce phénomène. Il a mis l’accent sur la nécessité d’augmenter le niveau de vigilance et l’efficacité de la coopération africaine contre le terrorisme et l’extrémisme violent en tirant pleinement profit de nombreux outils existants consacrés par l’Union africaine pour la paix et la sécurité que nos pays ont mis en place ainsi que les ensembles économiques et les mécanismes régionaux, les mécanismes régionaux et notre organisation continentale. Pour ce faire, le Président Tebboune avait avancé nombre de propositions concrètes pour stimuler le travail des institutions et renforcer les mécanismes mis en place par l’Union africaine dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Il s’agit de l’élaboration d’un nouveau plan de travail pour prévenir et lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent en remplacement du plan adopté en 20020 et l’activation du Fonds spécial de l’Union africaine pour la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique, ainsi que la pleine réactivation du sous-comité du Conseil de paix et de sécurité. Par ailleurs, M. Lamamra a affirmé que la position de l’Algérie à l’égard de la crise en Libye «a toujours été claire et constante» et consiste à «préserver la souveraineté et l’unité territoriale de la Libye» et à trouver un règlement inter-libyen à la crise. «La position de l’Algérie à l’égard de la crise en Libye a toujours été constante et claire, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune ayant appelé à préserver la souveraineté et l’unité territoriale de la Libye et à la non-ingérence dans ses affaires internes», a déclaré M. Lamamra dans son intervention lors des travaux de la Conférence «Initiative pour la stabilité en Libye». «L’Algérie a, à maintes reprises, souligné que le règlement de la crise doit passer par un processus inter-libyen où les frères libyens doivent jouer un rôle éminent dans le cadre d’un dialogue inclusif à même de garantir la reconstruction et l’unification des institutions et consacrer la réconciliation nationale». «L’Algérie se félicite du progrès accompli dans le cadre du processus politique que supervise l’ONU, et qui a permis d’élire le président et les membres du Conseil présidentiel et du Gouvernement d’union nationale et fixer la date du 24 décembre 2021 pour la tenue d’élections générales», a-t-il dit.

M. Lamamra, qui a exprimé la satisfaction de l’Algérie quant à la stabilité relative enregistrée au plan sécuritaire depuis la signature de l’Accord de cessez-le-feu en Libye, insiste sur la nécessité de «parachever le processus militaire et sécuritaire, en s’engageant à interdire les armes et à procéder au retrait des forces, des mercenaires et des combattants étrangers de la Libye», à travers la concertation avec les partenaires internationaux concernés et l’implication des pays du voisinage libyen dans les discussions et les processus lancés suivant les conclusions de la réunion ministérielle des pays voisins de la Libye tenue à Alger les 30 et 31 août 2021.

«L’Algérie se félicite du progrès accompli dans le cadre du processus politique que supervise l’ONU, et qui a permis d’élire le président et les membres du Conseil présidentiel et du Gouvernement d’union nationale et fixer la date du 24 décembre 2021 pour la tenue d’élections générales».

A cette occasion, le chef de la diplomatie algérienne a salué l’accord auquel est parvenu le Comité militaire conjoint (5+5) lors de sa réunion tenue le 8 octobre à Genève, portant élaboration d’un plan d’action global pour le retrait des mercenaires, des combattants et des forces étrangères de Libye, et ce, en application des clauses de l’accord de Cessez-le-feu, des résolutions afférentes du Conseil de sécurité et des conclusions de la Conférence de Berlin. A l’approche des élections générales en Libye, M. Lamamra a appelé toutes les parties concernées à soutenir les efforts consentis par le pouvoir exécutif actuel et à se démarquer de toutes les tentatives visant la désunion des libyens ou l’entrave du processus politique et l’activité du gouvernement dans toutes les régions du pays. Il a également exhorté la communauté internationale à prêter main-forte à la réalisation des consensus nécessaires en vue d’un règlement adéquat de certaines questions juridiques et techniques pendantes, notamment la base constitutionnelle des élections et le parachèvement des processus de l’unification des institutions et de la réconciliation nationale libyenne. Il s’agit là, poursuit M. Lamamra, «du rôle privilégié» de l’initiative de soutien à la stabilité en Libye considérée comme «une étape positive pour que les frères libyens reprennent les choses en main conformément à une approche basée essentiellement sur les principes de la propriété nationale, le partenariat efficace et la responsabilité commune», a-t-il soutenu. Le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé le soutien de l’Algérie à cette initiative et sa disponibilité permanente à «aider les frères libyens à atteindre les objectifs escomptés», tout en poursuivant «cet effort collectif pour mobiliser le soutien nécessaire en leur faveur en vue d’édifier un Etat libyen uni, sécurisé, stabilisé et démocratique».

T. Benslimane