Les spécialistes sont catégoriques: La recrudescence des cas est due au non-respect des mesures barrières

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La recrudescence des cas est due à la transigeance à faire respecter les mesures barrières en ne les accompagnant pas de sanctions comme lors de l’apparition du virus, mettant en garde contre une deuxième vague de l’épidémie avec l’arrivée du froid.

Certaines franges de la société ont pris l’épidémie à la légère et délaissé les gestes barrières qui restent nécessaires pour enrayer sa propagation La récente recrudescence des cas du Covid-19 après la stabilisation observée au mois de septembre est due au relâchement de nombreux citoyens qui ne respectent pas les mesures barrières, selon des spécialistes. Pour le chef de service à l’Etablissement public hospitalier (EPH) de Rouiba, le Pr Kamel Djenouhat, le relâchement des citoyens qui ne respectent plus les mesures barrières contre le coronavirus est à l’origine de la recrudescence des cas enregistrée depuis quelques jours. Dans une déclaration à l’APS, le spécialiste a pointé la défaillance de la stratégie de communication du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus qui a rassuré les citoyens lorsqu’il y avait 330 cas de contamination. C’était une «erreur» qui a amené certaines franges de la société à prendre l’épidémie à la légère et à délaisser les gestes barrières qui restent nécessaires pour enrayer sa propagation, a-t-il affirmé. Selon le Pr Djenouhat, la recrudescence des cas est également due à la transigeance à faire respecter les mesures barrières en ne les accompagnants pas de sanctions comme lors de l’apparition du virus, mettant en garde contre une deuxième vague de l’épidémie avec l’arrivée du froid. La plupart des services de réanimation des hôpitaux du pays sont actuellement saturés, a averti le président de la Société algérienne d’immunologie, prévenant que si en plus le virus de la grippe saisonnière commençait à circuler, ça ne sera pas évident pour le système de santé et il sera difficile pour les pouvoirs publics de garder la situation sous contrôle. Le Pr Madjid Bessaha, chef du service de médecine légale à l’EHU de Béni Messous (Alger), a, lui aussi, tiré la sonnette d’alarme sur la situation «catastrophique» au niveau des services des urgences dédiés à la prise en charge des cas du Covid-19, appelant à revoir l’organisation et la gestion actuelles pour lutter contre la pandémie. Il a préconisé, dans ce cadre, la mise en place d’une organisation pour trier les patients Covid qui se rendent aux services des urgences, en assurant les compétences médicales nécessaires pour prendre en charge la situation sanitaire dans ces services, notamment durant la nuit où les médecins de garde assurent seuls sans l’aide des autres services, a-t-il dit. «En une seule nuit, le service a reçu quelque 150 malades suspects du Covid-19, une situation que les médecins de garde ont eu du mal à gérer, n’ayant pu hospitaliser que trois malades seulement pour manque de lits», a-t-il indiqué. Se référant aux tests PCR, le Comité scientifique de suivi de l’évolution du coronavirus a relevé une augmentation des cas lors des fêtes de famille à cause du non-respect des règles préventives. Pour le chef du service épidémiologie à l’EHU Frantz-Fanon de Blida, Abderrezak Bouamra, la situation pandémique actuelle est «inquiétante» vu le nombre de malades qui affluent quotidiennement vers les hôpitaux et dont les résultats des tests PCR sont positifs. En août dernier, les experts avaient tiré la sonnette d’alarme sur une éventuelle recrudescence des cas en octobre, mois qui coïncide avec l’apparition de la grippe saisonnière. Concernant la prise en charge des malades à l’EHU Blida, le Pr Bouamra a fait état de l’ouverture, samedi dernier, du centre de greffe rénale pour élargir la prise en charge des malades, de même pour les services de cardiologie, d’orthopédie, de traumatologie et de neurologie qui ont enregistré un taux élevé de cas d’hospitalisation. Lors d’une conférence de presse animée par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, jeudi dernier, le directeur général des structures de santé, Lyès Rahal, a annoncé que les établissements hospitaliers avaient été dotés de 16 000 lits supplémentaires pour améliorer la prise en charge des malades face à la situation pandémique actuelle et en prévision d’une augmentation du nombre des cas. Pour sa part, le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, Fawzi Derrar, a annoncé l’acquisition, cette semaine, d’un matériel pour le test PCR avec une capacité de 1 500 à 2 000 tests/jour, ce qui permettra aux laboratoires et aux hôpitaux de répondre au nombre des cas et d’obtenir les résultats des tests en temps réel.

  1. N.I.