Les jeux troubles du roi

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Notre voisin le Maroc est sous pression depuis que la province d’Al Hoceïmia est entrée dans une vague de contestations qui frisent l’insurrection. Région située dans le Rif, zone frappée par la pauvreté, elle a été surtout le théâtre d’un drame affreux qui a lieu fin octobre 2016 et qui a coûté la vie à un malheureux vendeur de poisson, broyé par une benne à ordures. Ce dramatique événement a suscité une indignation nationale et contribué à créer un mouvement de dissidence mené par un groupe de militants déterminés à arracher de vieilles revendications sociales et économiques dans une région oubliée par l’autorité. Celle-ci déploie d’abord un arsenal répressif qui n’a fait qu’exacerber la colère des insurgés sortis par milliers dans la rue. Et comme pour calmer le jeu, le makhzen a annoncé une série de mesures et de projets de développement destinés à sortir la région de la situation d’extrême pauvreté dans laquelle elle se trouve. Ce n’est pourtant pas la première fois que le royaume fait face à de telles jacqueries et chaque fois, il sort le même arsenal répressif, les mêmes vagues promesses de développement, sans suite bien entendu. Le jeune roi qui passe son temps à parcourir le monde et les plages les plus huppées ainsi que les hauts lieux du tourisme international, devrait s’occuper un peu plus de sa politique intérieure édifiée comme une immense chape de plomb destinée à étouffer toute revendication. Le souverain rattrapé par ses injustices a toujours opposé une fin de non-recevoir à tout ce qui émane du peuple, parce que conforté par les soutiens d’un Occident corrompu. Et sur ce plan, le roi sait y faire, lui qui a offert de somptueux Riad à la nomenklatura parisienne dont le sulfureux Jack Lang qui a carrément pris position contre l’Algérie lors de la désignation de la candidate pro-Sahraouie. En attendant, le roi et ses sujets noient quotidiennement l’Algérie de quantités prodigieuses de kif avec une étrange facilité.