Les impacts  des tensions géostratégiques au Moyen Orient Iran/Israël et les facteurs déterminants du cours des hydrocarbures

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Le contrôle de l’énergie est au cœur de la sécurité des Nations et  le  monde  entre 2025/2030/2050 est à l’aube d’une profonde reconfiguration des relations internationales tant sur le plan géostratégique qu’économique. Cette présente contribution analyse  les déterminants du prix du pétrole dont le cours  le  04 octobre 2024  a été coté à de  78,26 dollars le Brent (  70,32 euros ) et 74,61  le Wit (67, 99), une augmentation de près de 8 dollars après  les tensions entre l’Iran et Israël, et  le prix   de cession du gaz toujours bas, qui répond à d’autres critères  du fait de la  prépondérance des canalisations environ 65% du marché segmenté géographiquement,  avec  des contrats à moyen et long terme , entre août et octobre   2024,  entre 34.317 et 40.731€/MWh durant  le 4ème trimestre 2024, le prix du gaz sur le marché PEG étant de 37.924€/MWh et pour  les contrats de l’année 2025,  à 37.489€/MWh.  Je recense huit facteurs qui déterminent à la fois à court et à moyen terme le cours des  hydrocarbures.

Premièrement

Les tensions géostratégiques sont un des  facteurs  déterminant des prix des hydrocarbures traditionnels gaz et pétrole . Le conflit en Ukraine qui a bouleversé toute la carte énergétique avec la décision du G7  plus l’Australie de plafonner prix du pétrole par voie maritime à 60 dollars le baril et les dérivées à compter de février 2023, ainsi que la décision de la commission européenne de plafonner le prix du gaz à 180 dollars le mégawattheure, la Russie pour contourner les sanctions comme l’Iran se tournant vers l’Asie ,  remettant  en cause la stratégie expansionniste russe avant ces conflits, à travers le North Stream et le South Stream d’une capacité de plus de 125 milliards de mètres cubes gazeux pour approvisionner l’Europe, étant passé de plus de 45% avant les tensions à 17% en 2023  et récemment  le  conflit au Moyen Orient , encore que pour ce dernier cas  les bourses n’anticipent pas  une baisse  de la production des grands producteurs de pétrole  de la région comme l’Iran( ce dernier étant le deuxième réservoir mondial de gaz traditionnel , 32.100  milliards de mètres cubes gazeux  après la Russie 37400) , l’Arabie Saoudite ,  les Émiraties  et pour  le gaz le Qatar troisième réservoir mondial de gaz 27400 milliards de mètres cubes gazeux (source www.sefe-energy.fr -réactualisation pour 2022).  Et  récemment  le conflit entre Israël et l’Iran et ses soutiens , encore que je ne  pense pas , à l’instar de bon nombre d’observateurs boursiers internationaux,  contrairement  à certaines supputations   à des tensions énergétiques de grandes ampleurs  , aucun pays n’ayant  intérêt à une généralisation du conflit  au Moyen Orient, ni l’Iran qui a  besoin de ressources financières  du fait  de vive tensions sociales internes et qui menacerait son programme nucléaire,  , ni Israël ,sous la pression des USA dont le président américain a mis en garde Israël le 03 octobre 2024 contre les  attaques sur des sites pétroliers, ni l’ensemble des pays du Golfe  et encore moins les grandes puissances. Car  la fermeture du détroit de D’Ormuz , large de près de 40 km et  « porte de sortie » du pétrole de la région du Golfe qui compte 5 des 10 plus gros producteurs du pétrole au monde,  l’Arabie saoudite , l’Iran, l’Irak , les Émirats arabes unis  et le Koweït , où transitent plus de 30% des produits pétroliers dont plus  de 20% du GNL constituent la pri,cipale voie denavigation connectant le spays pétroliers du Moyen Orient  avec les amrchés asiatiques , europen et nrod -américain , où en 2022  environ 21 millions de barils de brut y circulaient quotidiennement, selon l’Agence américaine de l’Energie (EIA), sans compter les  tensions en Mer rouge, 12 % du commerce mondial de merchandises, une voie de transit qui concentre 30% du trafic mondial de conteneurs et environ 8% de produits pétroliers ,  qui ont fait augmenter le cout du transport maritime  du  transport  entre 15/20% le prix du baril dépasserait les 100 dollars etle prix du GNL doublerait  voire triplerait ,  accentuant  l’inflation mondiale et  par  ricochet menacerait la croissance de l’économie mondiale y compris la Chine, un des plus gros importateur d’hydrocarbures , où selon le FMI, une hausse de 20/25 % du prix du pétrole entraîne une hausse de l’inflation entre  0,8/  et 1%.

Deuxièmement

 La croissance de l’économie mondiale, notamment de la Chine , Inde, USA et Europe principales locatives de l’économie mondiale représentant plus de 60% du PIB mondial. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), bras économique de l’OCDE, a réduit ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2024-2025, un recul  de 70 000 barils par jour (bpj), soit environ 7,2%, à 900 000 bpj, pour 2024 portant  la demande à près de 1,03 million de barils/J

Troisièmement  

L’action de l’OPEP 33% de la production mondiale. treize membres de l’OPEP avec le rôle déterminant de l’Arabie Saoudite, sont l’Algérie, l’Angola, l’Arabie saoudite, le Congo, les Émirats arabes unis, le Gabon, la Guinée équatoriale, l’Iran, l’Irak, le Koweït, Libye, le Nigeria et le Venezuela et des 10 membres de  l’OPEP+ plus de 50% de la production mondiale   étant   l’Azerbaïdjan, le Bahreïn, le Brunéi, le Kazakhstan, la Malaisie, le Mexique, Oman, le Soudan, le Soudan Sud et la Russie principal acteur. Le 03 octobre 2024 réuni à Vienne,   plusieurs membres de l’Opep+, dont l’Arabie saoudite et la Russie, ont annoncé jeudi une extension de leurs coupes de production de pétrole jusqu’à fin novembre, reportant ainsi la réouverture des vannes face à la récente chute des cours.

Quatrièmement

La stratégie des  USA  un des plus grand producteur mondial grâce au pétrole et gaz de schiste  qui selon The Telegraph,  devraient pénétrer fortement le marché mondial avec des quantités sans précédent de pétrole et du gaz naturel liquéfié (GNL) 30 projets sont en cours de réalisation, où   du côté de l’offre, nous assistons à une hausse plus rapide que prévu de la production de pétrole (non conventionnel) qui a bouleversé toute la carte énergétique mondiale, étant passé de 5 millions de barils/jour de pétrole plus de 12 millions de barils jour en 2023. Les Etats-Unis, importateur par le passé, sont devenus le plus grand producteur de pétrole brut (tenant compte de la consommation intérieure) devant l’Arabie saoudite et la Russie, chacun produisant entre 9/11 millions de barils/j.

Cinquièmement

Il faut prévoir le retour à terme, sur le marché de la Libye, sous réserve d’une stabilisation politique, des réserves de 42 milliards de barils de pétrole et plus de 1500 milliards de mètres cubes gazeux, pour une population ne dépassant pas 6,5 millions d’habitants, pouvant facilement produire plus de 2 millions de barils/jour; l’Irak, pouvant aller vers plus de 7 millions/jour et l’Iran, s’il y a accord sur le nucléaire ayant des réserves de 160 milliards de barils de pétrole lui permettant d’exporter entre 4/5 millions de barils jour, sinon plus.

Sixièmement

Les nouvelles découvertes dans le monde en offshore où selon  le  bureau géologique (USGS), il y aurait 90 milliards de barils de pétrole à découvrir au-delà du cercle polaire arctique, la plupart étant situés en mer donnant   13 % du pétrole à découvrir et 30 % du gaz naturel et pour la méditerranée orientale  selon le United States Geological Survey (USGS), les réserves du bassin méditerranéen oriental sont estimées à 122 mmc de gaz naturel et à 107 milliards de barils de pétrole brut., ainsi que les nouvelles  découvertes en Afrique dont le Mozambique (plus de 4000 milliards de mètres cubes gazeux)  et celles du Sénégal//Mauritanie notamment pour le gaz (projet Greater Tortue Ahmeyim (GTA)

Septièmement

Les politiques monétaires des banques centrales  notamment de la FED américaine et de la BCE européenne, dont les transactions, pétrole/gaz  dépassent en valeur les 80%  ainsi que l’’évolution des cotations du dollar et l’euro, toute hausse ou baisse du dollar, pouvant entraîner un écart de 10/15%  et les  stocks américains et souvent oubliés les stocks chinois.

Huitièmement 

Les impacts  entre  2025/2030/2050   des  politiques de la transition énergétique  seront déterminantes pour un nouveau modèle de consommation énergétique mondial qui influe sur les prix des hydrocarbures transitionnels. Lors du 7e  Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz, tenu à Alger du 29 février au 2 mars 2024 est une organisation dont les membres représentent 70% des réserves mondiales de gaz prouvées, plus de 40 % de la production commercialisée, 47% des exportations par gazoducs et plus de la moitié de la commercialisation du GN, il a été mis en relief que la  structuration du Mix  énergétique mondiale  au 1er janvier 2023 est composée du pétrole 32%, du gaz naturel 24%, du charbon 27%, du nucléaire 3%, du renouvelable y compris l’énergie hydraulique 14%. Cette structuration  est appelée à évoluer entre 2030/2040/2050   avec une croissance du gaz qui représenterait plus de 30%, le pétrole 25% , le  nucléaire 10%,  l’hydraulique et les énergies renouvelables dans toute leur composante y compris l’hydrogène vert et bleu 35% et  donc environ  60 à 65% de la consommation mondiale d’énergie  sera constituée de la  combinaison du gaz naturel,  des énergies renouvelables  l’Énergie hydraulique, l’énergie éolienne, l’énergie solaire, la biomasse,  la géothermie et  le développement de  l’hydrogène vert et bleu. Comme conséquence,  les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique USA/ Chine/Europe/Inde devraient dépasser les 4000 milliards de dollars  et les grandes compagnies devraient réorienter progressivement leurs investissements dans ces segments rentables à terme, les industries de la vie pour reprendre l’expression de Jacques Attali. Les USA/Europe représentent actuellement plus de 40% du PIB mondial qui dépasse le seuil des 100.000 milliards de dollars en 2023, pour une population inférieure à un milliard d’habitants. Et si les Chinois, les Indiens et les Africains avaient le même modèle de consommation énergétique, il faudrait cinq fois la planète

En conclusion,

Pour terminer cette contribution, depuis de longues années, je suis convaincu, avec de nombreux intellectuels de différentes sensibilités et nationalités, que s’impose la tolérance loin de la culture de la haine. L’ère des confrontations n’a eu cours que parce que les extrémismes ont prévalu dans un environnement fait de suspicion et d’exclusion. Connaître l’Autre, c’est aller vers lui, c’est le comprendre, mieux le connaître et ce afin de favoriser le dialogue de civilisations. Malgré le drame auquel nous assistons actuellement au Moyen-Orient et dans d’autres contrées du monde, l’histoire millénaire a montré que la symbiose des apports l’Orient et de l’Occident ont favorisé le dialogue des cultures et des civilisations avec des prospérités et des déclins, montrant qu’aucune civilisation n ‘est supérieure à une autre. Le devenir d’un monde multipolaire, conditionne largement la réussite de cette grande entreprise de cohabitation entre les peuples, qui interpelle notre conscience commune. 

Pr des universités- Dr d’Etat 1974-Expert international Abderrahmane MEBTOUL

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