En mettant en garde les chaines de télévision contre toute utilisation à des fins politiciennes, l’ARAV –Autorité de régulation de l’audiovisuel- touche là un problème sensible tant les émissions et autres reportages sur la pratique de l’islam sont devenues légion, suivies par de nombreux téléspectateurs dont l’ignorance de leur religion leur fait avaler n’importe quelle ineptie. En effet depuis l’ouverture du paysage audiovisuel, nous avons assisté à un foisonnement de chouyoukh autoproclamés grands muphtis, passés maitres dans l’interdit, décrétant hallal ou haram ce qu’ils jugent à leur seule opinion. A l’image de cette chaine sportive qui passe une émission où l’apprentissage de la prière est décliné selon le mode …saoudien avec kamis, barbe et keffieh bien en évidence. Sommes- nous donc en rupture avec nos propres rituels pour adopter ceux qui sont ceux qui sont totalement étrangers à notre pratique séculaire? Celle-là qui est encore portée par nos pères et leur port altier de la gandoura ample et immaculée et du chèche? Ainsi l’ARAV est claire dans son communiqué où il est précisé « ne pas accepter que l’on puisse s’arroger le droit d’abrutir la société algérienne, fut-ce par la religion» . C’est que ces dernières années, les prêcheurs cathodiques se sont multipliés à la faveur des chaines télé privées préoccupées exclusivement par l’audimat. Ainsi la déclaration de l’ARAV est sans ambigüité lorsqu’elle évoque « les légions d’exorcistes, de conjurateurs, de mages, de sorciers, de devins, d’enchanteurs, de faux prophètes, de marchands de rêves et autres pseudo thérapeutes… ». et qui ont hélas ont encore pignon sur rue, suivis par des citoyens qui méconnaissent les fondements mêmes de leur culte. C’est dire que le mal doit être corrigé à ses origines, autrement dit à l’école, là où sévissent des faux-prophètes déguisés en enseignants et qui demandent à des enfants de 8ans s’ils observent le jeûne et s’ils accomplissent la prière, au lieu de leur apprendre les milliers de facettes de la vie…mais ces gens préfèrent professer la mort.