Les fantasmes de la presse occidentale

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Après que l’armée syrienne eut libéré la ville de Deir Ezzor occupée depuis 2014 par Daesh, la presse occidentale et particulièrement française n’a pas manqué d’exprimer son amertume. Ainsi, le quotidien Libération écrit dans son édition du 7 septembre que «…cette victoire signifie également celle du Président légitime syrien, tant détesté par l’Occident». Plus loin l’envoyé spécial du journal fait parler un citoyen syrien qui déclare :

«On a survécu à l’oppression des djihadistes, puis aux bombardements russes et  du régime. C’était devenu l’enfer là-bas. Il pleut des obus, jour et nuit. On ne sait jamais quelle sera la prochaine cible après Deir Ezzor…».

Le lecteur comprendra que l’Etat islamique, le régime syrien et les Russes représentent le même danger, la même oppression et cette victoire sur le terrorisme est vécue comme un calvaire par la population selon la version de Libération. Voilà qui renseigne sur la position d’une presse censée au moins cultiver la neutralité à défaut de prendre position pour l’armée régulière. Nageant entre deux eaux, les médias français tous supports confondus, traitent volontiers de terroristes ceux qui commettent des attentats en Europe et de djihadistes ceux qui opèrent en Syrie alors qu’en leur for intérieur, ils savent que c’est la même engeance, celle-là qui est manipulée par les grandes puissances occidentales et financée par les monarchies du Golfe. Pour rappel, le journal Libération conduit de la même façon et a couvert avec le même aveuglement la décennie noire qui a marqué l’Algérie en s’inscrivant dans le fameux «qui-tue-qui» et en entretenant sournoisement le doute sur les auteurs des massacres.

Mais alors pourquoi cette velléité à supporter les assassins et à fustiger ceux qui les combattent? Ce sont de vieux fantasmes de colonialistes et tout pays qui aspirerait à son indépendance est perçu comme un outrage à un Occident qu’étouffe l’arrogance.