Les effets d’un mauvais sommeil sur le cerveau dès 40 ans, selon les scientifiques

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Des scanners cérébraux réalisés sur ces centaines de personnes d’âge moyen ont montré que les troubles du sommeil seraient associés à une moins bonne santé cérébrale des années plus tard.

Nous savons qu’un sommeil de qualité est indispensable pour notre santé globale, mais de nouvelles recherches soulignent également son importance pour la santé de notre cerveau. L’étude menée par des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco, relayée par l’American Academy of Neurology et publiée dans la revue Neurology met en évidence une association notable entre une qualité de sommeil inadéquate et les signes de vieillissement cérébral. Il s’avère ainsi que les personnes d’âge moyen qui ont une mauvaise qualité de sommeil, notamment des difficultés à s’endormir ou à rester endormies, présentent davantage de signes de mauvaise santé cérébrale à la fin de la cinquantaine. « Des recherches antérieures ont établi un lien entre les troubles du sommeil et les troubles de la réflexion et de la mémoire plus tard dans la vie, ce qui augmente le risque de démence. », souligne Clémence Cavaillès, auteure principale de l’étude. « Notre étude, qui a utilisé des scanners cérébraux pour déterminer l’âge cérébral des participants, suggère qu’un mauvais sommeil est lié à près de trois ans de vieillissement cérébral supplémentaire dès l’âge moyen. »

La recherche a porté sur près de 600 personnes dont l’âge moyen était de 40 ans. Ces dernières ont accepté de répondre à une enquête de base sur leurs habitudes de sommeil, basée sur des questions comme « avez-vous généralement du mal à vous endormir ? », « vous réveillez-vous plusieurs fois par nuit ? », « vous réveillez-vous beaucoup trop tôt ? ». Cinq ans plus tard, les participants ont rempli le même questionnaire, qui visait à mettre en évidence ces six caractéristiques d’un sommeil malsain : mauvaise qualité de sommeil, somnolence diurne, difficulté à s’endormir, difficulté à rester endormi, réveil matinal et durée de sommeil courte. Les participants ont ensuite été divisés en trois groupes en fonction des caractéristiques de leur sommeil : faible, moyen et élevé. Il s’avère qu’environ 70 % appartenaient au groupe à faible niveau de sommeil, ce qui n’indiquait pas plus d’une caractéristique de mauvais sommeil. En revanche, 22 % se situaient dans le groupe intermédiaire, avec deux à trois caractéristiques de mauvais sommeil, et 8 % se situaient dans le groupe élevé, indiquant plus de trois caractéristiques de mauvais sommeil. Dix ans après l’enquête de suivi, les volontaires ont passé un scanner cérébral pour que l’équipe scientifique puisse déterminer leur « âge cérébral » en fonction du niveau de rétrécissement du cerveau grâce à l’apprentissage automatique. Après avoir ajusté les facteurs tels que l’âge, le sexe, l’hypertension artérielle et le diabète, les experts ont constaté que les personnes du groupe moyen avaient un âge cérébral moyen supérieur de 1,6 an à celui des personnes du groupe inférieur. Et cette disparité s’est accrue chez les personnes du groupe élevé, dont l’âge cérébral moyen était supérieur de 2,6 ans. Il a également été constaté que, parmi les caractéristiques d’un sommeil malsain, une mauvaise qualité du sommeil, des difficultés à s’endormir, des difficultés à rester endormi et un réveil matinal précoce étaient liés à un vieillissement cérébral plus important, en particulier lorsque les personnes les présentaient systématiquement pendant cinq ans. Pour les chercheurs, ces résultats viennent s’ajouter à un nombre croissant de preuves montrant que la qualité du sommeil est liée à la santé cognitive, et soulignent la nécessité de s’attaquer aux problèmes de sommeil dès le plus jeune âge.

Ainsi, Kristine Yaffe, membre de l’Académie américaine de neurologie, souligne en guise de conclusion que « ces résultats soulignent l’importance de traiter les problèmes de sommeil plus tôt dans la vie pour préserver la santé du cerveau, notamment en maintenant un horaire de sommeil régulier, en faisant de l’exercice, en évitant la caféine et l’alcool avant d’aller au lit et en utilisant des techniques de relaxation. Les recherches futures devraient se concentrer sur la recherche de nouvelles façons d’améliorer la qualité du sommeil et sur l’étude de l’impact à long terme du sommeil sur la santé cérébrale des jeunes. » A noter qu’il est possible de favoriser une bonne « hygiène de sommeil » grâce à plusieurs recommandations fréquemment énumérées par les agences sanitaires. L’INSV* recommande de fait de : éviter la caféine l’après-midi ou le soir, éviter les gros repas et l’alcool avant de se coucher, faire de l’exercice régulièrement et maintenir une alimentation saine, se coucher et se lever à la même heure tous les jours, faire de sa chambre un endroit calme et relaxe et, enfin, éteindre les appareils électroniques au moins 30 minutes avant de se coucher.

« Lorsque le cerveau vieillit prématurément, cela entraîne des difficultés dans son fonctionnement quotidien »

Il est d’autant plus important de comprendre que dormir suffisamment et de bonne qualité aide à garder l’esprit vif et à maintenir une bonne santé générale que le vieillissement accéléré du cerveau est associé à un déclin cognitif, à des problèmes de mémoire et à un risque accru de maladies neurodégénératives, dont la démence. « Lorsque le cerveau vieillit prématurément, cela peut entraîner une multitude de difficultés dans son fonctionnement quotidien, ce qui a un impact significatif sur la qualité de vie. Le fait de comprendre ces risques souligne l’importance de donner la priorité au sommeil dans le cadre d’un mode de vie sain. », certifie le Dr Shelby Harris, psychologue clinicienne spécialisée en médecine comportementale du sommeil et directrice de la santé du sommeil à Sleepopolis auprès du site américain CBS News. Mais pourquoi les troubles du sommeil ont-ils un impact si négatif sur notre cerveau ? A ce sujet, les Recherches sur le Cerveau répondent que passer une bonne nuit n’est pas seulement se reposer : le cerveau est actif durant notre sommeil et travaille à son bon fonctionnement et à celui de notre organisme. Il est établi par conséquent que  les troubles du sommeil, qui affectent sa durée et sa qualité, sont les causes ou les conséquences de plusieurs pathologies physiques et psychologiques qui concernent diverses spécialités médicales. . Le constat est le même pour le Centre hospitalier universitaire vaudois est le principal hôpital de Lausanne qui atteste que « le sommeil est nécessaire pour la maturation du cerveau et le bon fonctionnement du système nerveux central. Les études les plus récentes suggèrent qu’il joue un rôle clé dans l’établissement et la consolidation de la connectivité neuronale. Ainsi, le sommeil participe activement aux processus de mémorisation, de traitement de l’information et dans l’apprentissage de tâches nouvelles. » Si vous pensez souffrir d’un trouble du sommeil, comme l’insomnie chronique (lorsque les troubles se produisent plus de trois fois par semaine, depuis plus de trois mois), le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (trouble de la ventilation nocturne dû à la survenue anormalement fréquente de pauses respiratoires), le syndrome des jambes sans repos ou encore la narcolepsie votre médecin traitant peut vous orienter vers un spécialiste en médecine du sommeil.

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