Les commerçants «halal»

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Le ministre des Affaires religieuses met en garde contre tous ceux qui adjoignent le nom de Dieu  des produits commerciaux.

Effectivement, cela sent l’arnaque à plein nez et c’est prendre le client pour un gogo que de lui faire croire que la marchandise est adoubée par le Tout-Puissant. En fait, ce qui a fait réagir le responsable du secteur cultuel, c’est le nom donné à cette supercherie de médicament miracle contre le diabète, «Rahmat Rabi», ce qui un odieux moyen de pousser le chaland à la consommation en achetant «la miséricorde de Dieu» ! C’est que les nouveaux escrocs ne reculent devant rien et, connaissant l’attachement profond des Algériens à leur religion, ils en profitent pour exploiter des créneaux commerciaux qui peuvent rapporter gros. Ainsi, le Tout-Puissant est appelé à la rescousse de tous les margoulins et la foi devient un argument commercial en direction du gogo qui n’a donc d’autre choix que d’acheter puisqu’il est croyant. Cet étalage ostentatoire de la piété est devenu général et si on ferme sa boutique «pour cause de prière», on étale visiblement des formules empreintes de tartufferies sur son pare-brise dans le style «Macha Allah» ou « Hada min fadl Rabi»…C’est que le commerce étant l’apanage du Prophète, tout ce que compte le pays de petits affairistes et de marchands, ont jugé bon d’ajouter à leur activité cette clause religieuse comme pour rendre plus licite leur négoce. Pourtant, l’écrasante majorité des ces commerçants «halal» n’hésitent pas à lourdement taxer le pauvre consommateur en s’octroyant souvent des marges exagérées et ils vous expliqueront droit dans les yeux qu’il s’agit de «tidjara». Savent-ils que le Prophète lui-même a fixé le bénéfice à un taux qui ne doit pas excéder le tiers du prix? De cela, ils n’en ont cure et quand la religion se mêle du marché, il peut y avoir péril en la demeure. Il n’y a qu’à voir ces nombreux manuels religieux porteurs de toutes les divisions et qui se vendent impunément.