L’Edito: Revoilà le Mawlid

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C’est ce qu’on appelle «un marronnier» dans le jargon de la presse, c’est-à-dire que pareil événement arrive à une date précise chaque année et que l’on retrouve les mêmes articles, les mêmes commentaires concernant la prolifération des pétards alors que leur vente est strictement interdite. Pourtant des étals de fortune sont installés dans les quartiers populaires et dans les marchés, leurs propriétaires attendant patiemment qu’ils soient pris d’assaut la veille du Mouloud qui, rappelons-le, sera célébré dans une huitaine. Il faut cependant cultiver le discernement et admettre que si ce commerce fleurit, c’est qu’il est soutenu par une demande accrue. A commencer par les enfants qui jubilent à l’idée de faire éclater quelques pétards derrière les adultes, question de rigoler un peu. Il y a aussi les jeunes qui rivalisent de concurrence pour allumer le plus des pétards et l’on aura remarqué que ces «bombes» portent un nom, comme «shitana» (la diablesse) ou «missile» ou tout simplement «boumba»… Mais qu’est-ce qui pousse ces jeunes à acheter au prix fort des gros pétards qu’ils éclatent en quelques secondes? Les imams sont formels : ce genre de loisirs est péché et fortement condamné par l’Islam parce que c’est du gaspillage. Autant d’argent pour faire du bruit, il faut solliciter les psychologues pour comprendre de tels comportements. Besoin de s’affirmer ? Besoin de s’éclater ? Ou tout simplement l’envie de faire une blague au voisin ? Tout cela à la fois, car la jeunesse a surtout besoin de s’amuser et le Mouloud présente une occasion pour. Avec les risques qui vont avec, les brûlures, les blessures et même les amputations ! Comment donc font tous ces pétards pour passer les contrôles et se retrouver en quantités sur les étals ? C’est le grand mystère. Parce qu’il y a énormément d’argent en jeu et il faudrait peut-être remonter à la source pour constater la mainmise des barons de l’import.