Notre matière grise a de plus en plus tendance à lever les voiles pour aller exercer sous d’autres cieux plus cléments en tous cas plus respectueux du savoir. Parce que l’intelligence est dévalorisée et la débrouillardise consacrée puisque des petits malins réussissent à bâtir des fortunes colossales en s’inscrivant dans l’informel alors que des universitaires confirmés peinent à trouver un emploi. C’est une configuration socioéconomique marquée par des revenus pétroliers qui ont atteint le sommet dans les années 2000. Alors les valeurs s’en sont trouvées bouleversées notamment celles du travail et de la sueur qui furent complètement dévalorisées par la grâce de la manne des hydrocarbures qui a mis énormément d’argent en circulation. C’est ainsi que de nouvelles castes d’affairistes se sont développées pour capter cet argent par tous les moyens. Cela va du dispositif d’aide à l’emploi où des jeunes bénéficient de prêts faramineux qu’ils ne remboursent pas à toute cette faune d’entrepreneurs qui décrochent des marchés qu’ils n’honorent pas ou si mal, en passant par l’importateur qui noie le marché de matières inutiles. Dans ce monde de l’argent, le diplômés se retrouvent désarmés et le marché du travail est asséché puisqu’on ne recrute plus ou si peu. Forcément, ils se tournent vers l’étranger. A ce titre, il nous faut rappeler que plus de 4800 médecins formés en Algérie, exercent en France alors que d’autres sources indiquent qu’ils sont beaucoup plus nombreux! On comprend dès lors pourquoi notre système sanitaire se porte si mal.
Les romanciers s’écharpent
Ils se sont étripés en public, publiant l’un après l’autre des brûlots. C’est Rachid Boudjedra qui a ouvert le bal en fustigeant Yasmina Khadra, Kamel Daoud, Boualem Sansal et d’autres écrivains algériens accusés de rouler pour l’ancien colonisateur. Dans son dernier ouvrage, un pamphlet intitulé «Les contrebandiers de l’histoire», Boudjedra décortique l’un après l’autre leurs ouvrages. «Ce que le jour doit à la nuit» de Yasmina Khadra a complètement dénaturé la période coloniale en présentant les deux communautés algérienne et européenne vivant en parfaite harmonie. Kamel Daoud fait la part belle à Albert Camus en le présentant comme un partisan de l’indépendance, lui qui avait préféré sa « mère à la justice». Les deux écrivains ripostent et s’il y a du vrai chez l’un et les autres, il est quand même déplorable d’assister à ces guéguerres d’illustres écrivains qui s’entredéchirent alors qu’ils auraient pu engager un débat beaucoup plus profitable à l’Algérie. Surtout en ce moment où le pays en a bien besoin.
Les deux Rabah
Grands changements au sein de l’équipe nationale. Alcaraz s’en va après un bilan désastreux et Madjer le remplace. Avec le retour de l’autre Rabah, Saâdane, on a donc décidé « d’algérianiser » le football. Il était temps.