Ainsi, les transporteurs privés de l’Algérois sont en grève et les nombreux bus sont à l’arrêt pour rouspéter contre la mainmise de l’Etusa qui a élargi son champ d’action et, semble-t-il, «piétiné» sur les lignes des privés. Comme quoi, ces lignes sont des itinéraires réservés auxquels il ne faut absolument pas toucher. En réalité, l’Etusa, organisme public, accomplit avec conscience sa mission et ses véhicules vont là où les privés ne veulent pas aller. Par conséquent, de plus en plus d’usagers préfèrent ce transport public au diktat imposé par cette nouvelle faune de transporteurs qui n’ont aucun respect pour le client, majorant les prix comme bon leur semble, remplissant leurs véhicules au-delà de leur capacité pour engranger le maximum d’argent, n’ayant en général aucune éducation à l’égard des personnes âgées, portant des tenues non conformes comme le bermuda et arborant le fameux gobelet de café… Les agents de l’Etusa sont eux soumis à une discipline et une réglementation qui sont basées sur le respect de l’usager et de surcroît, le prix du billet est de loin inférieur à celui des privés. C’est dire la débandade dans laquelle a été créé le transport privé et au-delà. Cette concession accordée afin de soulager les citoyens qui furent longtemps confrontés au problème de transport, il y a surtout toute la conception de ce secteur très sensible à revoir. Parce qu’avec les recettes pétrolières consistantes, on a préféré privilégier le transport individuel au détriment du transport public. Ainsi, nous avons un nombre exorbitant de véhicules particuliers avec tous les problèmes qu’une telle option pose, les accidents de la circulation, les embouteillages constants dans les centres urbains, les difficultés de stationnement… alors que le transport public est toujours à la traîne dans les domaines terrestre, ferroviaire, aérien et maritime.