Après avoir lancé la ligne ferroviaire Alger-Zéralda au grand bonheur des habitants de toute la côte ouest qui contournent ainsi le stress des embouteillages en regagnant la capitale à travers champs, c’est au tour de Tizi-Ouzou d’être reliée à Alger en une heure seulement! Ce sont les miracles du rail et même si l’on accuse un énorme retard dans ce secteur vital pour le déplacement des personnes et l’économie nationale, il faut espérer que c’est là le début d’un long réseau ferroviaire qui sillonnera tout le pays. Cette option a été délaissée au profit du transport individuel avec ses énormes inconvénients dont les encombrements dans les grands centres urbains, les énormes difficultés de parking et surtout les accidents mortels de la circulation. C’est que le chemin de fer a rétréci comme une peau de chagrin depuis l’indépendance et beaucoup de villages jadis desservis ont fait leur deuil du train et ces gares campagnardes avec leurs toits de tuile, sont désormais en ruines. Même le transport des marchandises a énormément souffert de la disparition de l’important réseau ferroviaire et les nombreux camions qu’on croise sur les routes, multiplient les risques d’accidents et retardent la livraison des marchandises. C’est toute la politique du transport qui a été dévoyée en délaissant son volet public et en encourageant celui du privé, en noyant littéralement le marché de toutes les marques de véhicules alors que le réseau routier ne répond pas encore à une telle ruée. Aujourd’hui que l’on s’est rendu compte de ce choix peu judicieux, on tente de corriger le tir en réduisant drastiquement les importations de véhicules et en essayant de jeter les jalons d’autres moyens de transport plus appropriés et plus adaptés à la configuration routière. Les habitants de Zéralda et des villages alentour, stationnent leurs voitures dans les parkings des gares et prennent allègrement le train. Une mesure salutaire. En attendant sa généralisation.
