Le Président tchadien Idriss Déby est mort de «blessures reçues au front», annonce l’armée

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Réélu à la présidentielle du 11 avril avec 79,32 % des voix, le chef de l’État tchadien Idriss Déby Itno est mort ce 20 avril à la suite de blessures reçues durant le week-end sur le champ de bataille, a annoncé le porte-parole de l’armée.

Au pouvoir au Tchad depuis 30 ans, le Président Idriss Déby Itno est décédé ce mardi des suites de blessures reçues alors qu’il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le nord durant le week-end, a annoncé le porte-parole de l’armée à la télévision d’État. «Le Président de la République, chef de l’État, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad», a annoncé le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de TV Tchad.

Son fils devient chef d’État de transition

Le général Mahamat Kaka, fils du Président décédé, a été nommé chef d’État par intérim, a ajouté le porte-parole. Le gouvernement et le Parlement ont été dissous, mais l’armée a promis des élections «libres et démocratiques» après une période de transition de 18 mois. Le Tchad a déclaré une période de deuil national de deux semaines après la mort de Déby, a imposé un couvre-feu à partir de 18 heures (17h00 GMT) jusqu’à 5h et fermé ses frontières terrestres et aériennes «jusqu’à nouvel ordre». Les rebelles, qui mènent depuis neuf jours une offensive contre le régime tchadien, ont promis de marcher sur N’Djamena et ont rejeté «catégoriquement» le conseil militaire de transition mené par le fils du défunt Président, a indiqué mardi leur porte-parole à l’AFP.

La mission de l’Onu ne part pas malgré les violences

La mission du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés restera au Tchad, a déclaré mardi à Sputnik un agent de sécurité de la mission, Allassem Guidenyade. «Aucune décision n’est venue jusqu’ici du responsable désigné de quitter les locaux [du HCR], donc nous restons», a-t-il déclaré.

Victoire pour son sixième mandat présidentiel

Idriss Déby Itno, qui avait pris le pouvoir lors d’une rébellion armée en 1990, avait été réélu pour un sixième mandat avec 79,32% des suffrages exprimés à la présidentielle du 11 avril, avait annoncé lundi l’instance électorale nationale. Le taux de participation a été de 64,81% pour ce scrutin remporté dès le premier tour par le chef de l’État sortant, avait précisé le président de la Commission électorale nationale indépendante, en livrant les chiffres officiels «provisoires», la Cour suprême devant encore les approuver après l’étude d’éventuels recours contentieux. Le Président décédé était l’un des plus anciens dirigeants d’Afrique et un proche allié des puissances occidentales qui luttent contre les combattants islamistes en Afrique occidentale et centrale.