Le parc national d’El Kala (El Tarf) : L’eldorado vert au bord de la  Méditerranée

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 Véritable joyau du bassin méditerranéen, le  parc national d’El Kala (PNEK), dans la wilaya d’El Tarf, de par la  richesse de sa biodiversité et l’abondance de ses ressources naturelles,  est un gisement vert qui n’attend qu’à être exploité par la population  riveraine.

Agencement exceptionnel de trois écosystèmes marin, lacustre et forestier  sur huit communes de la wilaya d’El Tarf, sur près de 80 000 hectares, le  PNEK dispose d’un riche patrimoine floristique dont l’exploitation était  restée pendent très longtemps au stade artisanal et cantonnée au seul usage  domestique. Néanmoins, cette région a vu ces dernières années le lancement de  plusieurs initiatives impulsées par une prise de conscience collective  quant aux potentialités économiques et éco-touristiques de ce parc, classé  réserve de la biosphère par l’UNESCO en 1990 et qui, en plus de recenser  plus de 800 espèces végétales, renferme deux zones humides d’importance  internationale qui sont les lacs Oubeïra, Tonga et le lac des oiseaux.

Le PNEK au cœur d’un programme algéro-allemand pour une meilleure  gouvernance environnementale

 C’est ainsi que le PNEK a été retenu en 2014 pour le programme de  coopération algéro-allemand « Gouvernance environnementale et biodiversité »  (GENBI) visant à introduire des instruments et des approches de gouvernance  environnementale destinés à assurer la protection de l’environnement et la  sauvegarde de la biodiversité, à travers la gestion de zones protégées à  l’aide d’approches participatives. Initié par le ministère des Ressources en eau et de l’Environnement en  partenariat avec l’Agence de coopération allemande GIZ, ce programme a  récemment permis à près d’une centaine de femmes exploitantes de produits  forestiers non ligneux, issues notamment des régions de Bougous et El  Ayoune (wilaya d’El Tarf), de bénéficier d’une formation sur le  fonctionnement et la gestion des coopératives pour une exploitation  rationnelle des richesses du PNEK. Cette formation devrait permettre à ces femmes « d’acquérir les  connaissances nécessaires au fonctionnement et la gestion des coopératives  devant être créées prochainement dans cette région pour une meilleure  structuration des filières agricoles et exploitation durable et rationnelle  du PNEK », a expliqué , le directeur du parc, Moncef Bendjedid. Ainsi, à l’issue de cette formation encadrée par des experts dans le  domaine, et conformément à un plan d’exploitation assurant la pérennité des  ressources naturelles de la région, quatre coopératives spécialisées en  apiculture et dans la production d’huile de lentisque et plantes  aromatiques seront créées incessamment, a-t-il souligné.

Extraction de l’huile de lentisque, une pratique en voie de  valorisation

 Connu pour les innombrables vertus thérapeutiques de son huile  essentielle, le lentisque pistachier qui poussent en abondance dans les  maquis du domaine forestier côtier d’El-Tarf, a été longtemps exploité de  façon archaïque et peu rentable, ce en quoi le programme GENBI est venu

remédier avec l’introduction de méthodes modernes de récoltes et  d’extraction assurant préservation et durabilité de cette essence végétale.  Parmi les femmes ayant bénéficié de cette formation, R’biha Zehani du  haut de ses 70 printemps et ses 36 ans d’expérience dans l’extraction  d’huile de lentisque a affirmé que « ce savoir-faire hérité de mère  en fille est aujourd’hui en passe d’entrer dans une nouvelle dimension  grâce aux nouvelles techniques d’exploitation ». Elle a dans ce sens précisé que la formation dans le domaine leur permet  dorénavant de disposer de ce produit tant prisé tous les ans et non d’une  manière biennale, période jusque-là observée obligatoirement pour la  régénération des branches cassées lors de la cueillette.  Les services de l’environnement d’El Tarf soulignent de leur côté, que  « de nouvelles méthodes d’extraction, moins pénibles, plus rentables et plus  productives, sont introduites progressivement » dans chacune des régions qui  abritent cette ressource naturelle, rappelant le fort potentiel économique  de cette activité. Pour les mêmes services, l’exploitation de l’huile de lentisque, à  l’instar d’une panoplie d’autres plantes aromatique et médicinales dont le  myrte, l’arbousier, le thym et la bruyère, aux vertus et variétés  multiples, est « en voie de valorisation », d’autant plus que les principaux  ingrédients pour le succès de ce challenge sont là, à savoir la ressource  naturelle, la détermination des femmes rurales et le soutien de l’Etat.

Machaka A / Ag