C’est donc aujourd’hui que les citoyens devront se rendre aux urnes pour élire le nouveau Parlement. Selon les grands thèmes qui ont dominé la campagne électorale, il y en a un qui l’a particulièrement marquée, l’appel fait par tous les partis à accomplir son devoir civique, autrement dit à ne pas s’abstenir. Ce fut le dénominateur commun de tous les leaders de parti et leurs candidats, conscients de ce grand risque qui peut aisément ôter aux élections leur crédibilité. C’est bien la première fois qu’on assiste à des orateurs supposés présenter des programmes attractifs, se fendre de discours appelant les citoyens à voter. Parce que l’ombre de l’abstention plane sur un scrutin qui «tombe mal», c’est-à-dire dans une conjoncture des plus pénibles pour le commun des Algériens confronté aux effets de la crise qui se manifeste concrètement par une baisse du pouvoir d’achat, une flambée des prix des fruits et légumes, un mal-être sans doute causé par les temps difficiles qui s’annoncent après l’embellie pétrolière qui aura fait son temps… Assurément, les partis politiques ont senti la désaffection des citoyens d’autant plus que l’Assemblée nationale -il faut le dire-a toujours été une chambre d’enregistrement et le commun des Algériens garde en mémoire comment la fameuse loi de finances 2017 est passée comme une lettre à la poste, sans que les députés aient débattu ou rejeté quelque point que ce fut. De plus, il est extrêmement rare qu’un député daigne descendre de son piédestal et écouter les doléances de ses électeurs car une fois consacré, celui-ci devient aussitôt intouchable. Les candidats savent tous ces facteurs qui peuvent contribuer à la démobilisation. Reste le rendez-vous d’aujourd’hui, le moment de vérité comme on dit. Les électeurs se rendront-ils en masse aux urnes? Les discours les ont-ils convaincus malgré certaines incongruités et des promesses surréalistes ? Nous le saurons ce soir.