En dépit d’une conjoncture économique difficile, engendrée par une chute drastique des recettes pétrolières, le gouvernement affirme qu’il n’a nullement l’intention de revenir sur la politique sociale de l’Etat, laquelle sera maintenue et préservée. Cette orientation a été réaffirmée par le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, jeudi dernier devant les députés de l’APN, en précisant que l’Etat n’a pas renoncé à la politique de subvention dans le projet de loi de Finances 2017, se référant aux transferts sociaux fixés à des niveaux très élevés. Le gouvernement, dira-t-il, compte, à l’avenir, consacrer ces subventions aux nécessiteux à travers un nouveau système qui est en cours de préparation, soulignant que la politique de subventions serait maintenue pour tous jusqu’au parachèvement de ce système. Cette politique sera consolidée par des mécanismes spécifiques de subvention au profit des couches sociales les plus défavorisés. Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait affirmé lors de ses dernières sorties sur le terrain que la politique sociale de l’Etat sera maintenue, en dépit de la baisse des recettes pétrolières. Tout en reconnaissant que la conjoncture inédite sur le marché pétrolier, marquée par une forte décrue des cours, impose à l’Algérie de prendre les mesures adéquates pour maintenir les principales dispositions contenues dans le prochain programme quinquennal, le Premier ministre s’est montré rassurant en soulignant que l’Etat maintiendra la réalisation des différents projets liés aux secteurs de l’habitat, de la santé, de la formation, de l’éducation ainsi que les infrastructures de base. Les restrictions budgétaires, selon le Premier ministre, concerneront certains projets, mais l’éducation, la santé, la construction de logements et les crédits alloués aux jeunes seront maintenus, a-t-il affirmé. Pour ce faire, le gouvernement avait adopté une série de mesures pour diversifier l’économie nationale à travers l’encouragement de la production nationale et la facilitation de l’investissement tant que public que privé, tout en insistant sur l’impératif de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des hydrocarbures à travers notamment la diversification de l’économie nationale. Revenant, encore une fois, sur la situation économique du pays, le chef de l’exécutif a rassuré les Algériens que l’Etat n’a nullement l’intention d’appliquer la politique d’austérité. La rationalisation des dépenses, une meilleure maîtrise du commerce extérieur et des flux de capitaux ainsi que la poursuite du développement socioéconomique du pays, tout en préservant le pouvoir d’achat et poursuivant l’effort social et les programmes dans les domaines de l’emploi, du logement, de la santé et de l’éducation, sont en effet les principaux axes de cette nouvelle orientation du gouvernement. Partant de cette donne, les dépenses de fonctionnement et d’équipement seront réduites sans pour autant toucher aux acquis sociaux et sans freiner la commande publique, levier important de la croissance du pays. Le président de la République qui avait exhorté le gouvernement à expliquer davantage à la population la gravité de la conjoncture financière que traverse notre pays comme tous les autres Etats producteurs d’hydrocarbures, avait souligné que « c’est grâce à une parfaite compréhension de la situation que notre peuple adhérera aux efforts nécessaires pour préserver l’indépendance de décision économique du pays, laquelle est indispensable à la poursuite d’une politique conforme à nos valeurs de justice sociale réelle et de solidarité nationale effective ». Rappelant les efforts consentis par l’Etat en vue d’améliorer les conditions de vie des citoyens, le président Bouteflika avait expliqué qu’il s’agit là d’une « option stratégique » de l’Etat, mais son maintien exige un retour en production de biens et de services pour réduire les importations et procurer de nouvelles recettes d’exportations et en création d’emploi.