L’Algérie a réitéré, une fois de plus, par la voix de son ministre des Affaires maghrébines, de l’Union Africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, sa position pour un dialogue politique inclusif en Libye devant aboutir à une solution définitive mettant fin à la crise qui secoue ce pays. Lors de la 7ème session du dialogue bilatéral stratégique entre l’Algérie et le Royaume Uni, M. Messahel a souligné qu’Il était question de « faire converger tous les points de vues afin de progresser ensemble vers une solution politique» en Libye. Alger et Londres ont réaffirmé l’impératif de soutenir l’unité, la sécurité, la stabilité et souveraineté de la Libye, d’une part et réitéré leur appel à un dialogue global entre les parties libyennes pour conforter l’accord politique signé le 17 décembre 2015, tout en convergeant sur la nécessité de la non ingérence étrangère dans les questions internes de la Libye, a relevé le ministre. M. Messahel a souligné que les positions d’Alger et Londres « convergent » sur les analyses et les moyens d’action à mettre en place dans le cadre international pour la lutte anti terroriste. Il a relevé que la réunion a été consacrée aux questions politiques et sécuritaires ainsi qu’aux échanges de vues sur « les conflits qui menacent la paix et la sécurité dans notre région et en méditerranée notamment la situation prévalant en Libye et au Sahel». La réunion, « très utile », a permis d’échanger les analyses et les points de vue des deux parties sur les différents dossiers à l’ordre du jour, notamment la lutte anti terroriste et la déradicalisation, et les deux parties ont échangé leurs expériences à ce sujet, a ajouté M. Messahel.« Le rôle de la démocratie en Algérie comme facteur essentiel de lutte contre le phénomène de radicalisation en tant qu’expérience réussie », a également été abordé lors de la rencontre, a-t-il dit. Il était question lors de la concertation d’aujourd’hui, des échanges d’analyses et de points de vue, mais également de projection sur la menace que fait peser le fléau du terrorisme pour la paix et la stabilité dans le monde, et d’une lutte plus efficace et plus coordonnée. Par ailleurs, M. Messahel a souligné l’utilité de la concertation avec un « partenaire aussi important que le Royaume Uni qui est membre permanent du conseil de sécurité », de manière régulière et périodique. A noter qu’un accord avait été signé en 2013 entre Alger et Londres portant sur la coopération en matière de sécurité. Le gouvernement britannique avait souligné, en différentes occasions, le rôle important de l’Algérie, dans la stabilité de la région, grâce, notamment, à son expérience dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme. La réunion de Londres intervient dans un contexte politique mondial marqué par de nombreux conflits sécuritaires, notamment au Moyen Orient et en Libye, et une menace mondiale terroriste grandissante. Limitée pendant longtemps à la coopération énergétique, la relation entre Alger et Londres s’est diversifiée la dernière décennie et le dialogue politique et sécuritaire entre Alger et Londres a été instauré en tant que mécanisme de consultation bilatérale sur les questions faisant partie du partenariat stratégique notamment de sécurité régionale. Il se tient périodiquement à Alger et à Londres depuis 2013, depuis la visite de travail en Algérie de l’ancien premier ministre britannique, David Cameron, quand les deux pays avaient affirmé leur coopération dans la lutte contre le terrorisme et instauré un partenariat stratégique à ce sujet. Le Royaume Uni qui se dit être « hautement menacé » par des attaques terroristes depuis les attentats de Paris en novembre 2015 et de Bruxelles en mars 2016, pourrait tirer profit de l’expérience algérienne dans la lutte antiterroriste. Le chef des services secrets britanniques, military intelligent section 6 (MI6,) Alex Younger, avait déclaré dernièrement que la menace terroriste sur le Royaume Uni est « sans précédent », et que son pays avait déjoué 12 complots terroristes depuis juin 2013.