L’Algérie, partenaire ou marché ?

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La visite de tout chef d’Etat français, en Algérie, a toujours revêtu un caractère particulier compte des relations historiques qu’à ce jour aucun débat n’est arrivé à dépassionner. Et pour cause! On n’efface pas comme cela 132 ans de colonialisme par des discours, fussent-ils les mieux intentionnés du monde. La visite du Président Macron s’inscrit donc en droite ligne dans cette «logique» du déni de tout devoir de mémoire. Le jeune président français n’a-t-il pas transformé le concept de repentance en celui de «bienpensance» ce qui s’apparente à une fuite en avant. Mais ne vaut-il pas mieux regarder vers l’avenir comme le suggère l’hôte de l’Algérie lui-même ? Pour cela, il est nécessaire de revoir les relations algéro-françaises dans le sens d’un partenariat, d’une coopération fructueuse pour les deux parties. Le candidat Macron n’a-t-il pas déclaré «Ma volonté est de porter une vision ouverte, dynamique et d’avenir pour donner plus de densité au partenariat entre l’Algérie et la France». Le mot est donc lancé : partenariat. Ce n’est donc pas à des rapports commerciaux qu’il faut s’attendre selon les promesses du candidat. Quant au président il doit considérer l’Algérie non pas comme un marché ouvert à toute la quincaillerie hexagonale, mais comme un partenaire à part égale. Déjà plusieurs dossiers relatifs à l’industrie automobile demeurent encore flous et l’on ne sait si l’on fait du montage ou de l’assemblage en kit. Reste le problème de la libre circulation des personnes et à ce sujet, l’Algérie ne fait qu’appliquer la réciprocité, notamment en ce qui concerne des titres de la presse hostiles au pays. Cela dit, l’Algérie demeure un interlocuteur respectable et incontournable et ce n’est pas ici que le Président Macron fera un jeu de mots inélégant à propos de la climatisation comme à Ouagadougou. Parce que l’Afrique a toujours été considérée comme un continent fourre-tout sujet à toutes les plaisanteries de mauvais goût. Ce n’est pas le cas de l’Algérie.