La privation de sommeil affecte aussi notre bonheur

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À long terme, les troubles du sommeil peuvent avoir des conséquences dramatiques sur notre corps et notre cerveau, entraînant fatigue chronique, prise de poids, risque accru de maladies cardiovasculaires et problèmes de mémoire. Mais il est important de noter que des nuits perturbées peuvent également nuire à notre santé mentale.

De nombreuses recherches scientifiques se concentrent sur les moyens de ralentir le déclin cognitif, notamment à travers l’alimentation. À mesure que la population mondiale vieillit, la prévalence des maladies liées à l’âge, telles que le déclin des fonctions cérébrales et musculaires, augmente. Les chercheurs explorent donc des moyens innovants pour prévenir ce phénomène. Au cours des 15 dernières années, le nombre d’études sur le microbiome intestinal a explosé, les scientifiques reconnaissant son énorme potentiel pour la santé humaine. Il est désormais prouvé que le microbiome intestinal peut être influencé et modifié par notre alimentation. Dans ce contexte, une étude récente, publiée dans *Nature Communications* par des chercheurs de la School of Life Course & Population Sciences du King’s College London, a montré qu’un ajout simple et peu coûteux à notre régime alimentaire peut améliorer les performances lors de tests de mémoire associés aux premiers signes de la maladie d’Alzheimer. De quoi s’agit-il ? De prébiotiques, des fibres alimentaires fermentescibles. Les chercheurs ont voulu comprendre comment cibler le microbiote intestinal en utilisant deux suppléments de fibres végétales bon marché et disponibles dans le commerce, l’inuline et les fructo-oligosaccharides (FOS), pour voir leur impact sur la santé musculaire et la fonction cérébrale. Comme l’explique la revue *Vidal*, les inulines sont des prébiotiques présents dans de nombreuses plantes. Elles se trouvent dans des fruits et légumes comme les oignons, les poireaux, les bananes, l’ail, les asperges et les artichauts. Elles peuvent également être extraites des topinambours et racines de chicorée, et se présenter sous forme de poudre ou de granulés. Les FOS, quant à eux, sont composés de deux sucres, le glucose et le fructose, non assimilables par l’organisme mais digérés par la flore intestinale. Ces fibres végétales, bon marché et disponibles en vente libre, pourraient bénéficier à un large groupe de personnes. L’étude a inclus 36 paires de jumeaux, où un jumeau recevait un placebo et l’autre un supplément de fibres prébiotiques, sur une période de trois mois. Les résultats ont montré que le jumeau prenant de l’inuline ou du FOS obtenait généralement de meilleurs résultats à un test cognitif trois mois plus tard. De plus, les suppléments en fibres étaient associés à des changements dans le microbiome intestinal, avec une augmentation des bactéries bénéfiques comme les *Bifidobacterium* chez les jumeaux prenant de l’inuline ou du FOS. Bien qu’il n’y ait pas eu de différence significative en termes de force musculaire, le groupe recevant les fibres a mieux réussi aux tests de mémoire, y compris le test d’apprentissage en binôme, utilisé pour détecter les premiers signes de la maladie d’Alzheimer. Mary Ni Lochlainn, chercheuse en médecine gériatrique, estime que voir des résultats positifs en seulement 12 semaines est très prometteur pour améliorer la santé cérébrale et la mémoire des personnes âgées. Cette étude renforce l’hypothèse selon laquelle une meilleure compréhension de la connexion entre les micro-organismes intestinaux et le cerveau pourrait ouvrir de nouvelles voies pour aider les gens à vivre plus longtemps et en meilleure santé. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour explorer les effets à long terme de ces interventions et pour déterminer les types et doses optimaux de prébiotiques.

La privation de sommeil associée à « moins d’émotions positives »

Une nouvelle étude publiée dans la revue *Psychological Bulletin* révèle que la privation de sommeil peut « saper notre fonctionnement émotionnel, altérer notre bonne humeur et augmenter le risque d’anxiété ». Les chercheurs, provenant de plusieurs universités américaines, se sont appuyés sur une méta-analyse de 154 études couvrant cinq décennies, avec un total de 5 715 participants âgés de 23 ans en moyenne. Dans toutes les expériences, les volontaires ont été perturbés dans leur sommeil pendant une ou plusieurs nuits. Les chercheurs ont ensuite mesuré différentes variables liées au fonctionnement émotionnel, telles que l’humeur autodéclarée, la réponse aux stimuli émotionnels et les symptômes de dépression et d’anxiété. Le résultat est clair : la privation de sommeil génère « moins d’émotions positives » comme la joie et le bonheur, tout en augmentant les symptômes d’anxiété, tels qu’un rythme cardiaque rapide et une inquiétude accrue. Le manque de sommeil atténue également l’excitation en réponse aux stimuli émotionnels, soulignant encore plus l’importance d’une bonne nuit de sommeil pour notre bien-être émotionnel.

Neila M.

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