La parentalité, un rempart inattendu contre le vieillissement du cerveau

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On aurait pu croire que la parentalité, avec ses nuits écourtées, son lot de responsabilités et son rythme effréné, accélère le vieillissement.

Pourtant, une récente étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, le 2 janvier 2025, apporte une conclusion surprenante : élever des enfants stimulerait certaines régions du cerveau et contribuerait à ralentir son vieillissement. Une découverte qui pourrait donner un nouvel élan aux parents épuisés et qui remet en question certaines idées préconçues sur l’impact de la parentalité sur les capacités cognitives.  Menée par l’organisation Rutgers Health et l’Université de Yale aux États-Unis, cette étude révèle que les parents ayant plusieurs enfants présentent, en vieillissant, une connectivité fonctionnelle plus importante dans certaines régions cérébrales, notamment celles impliquées dans le mouvement et la perception sensorielle. Or, ces mêmes réseaux ont tendance à perdre en connectivité avec l’âge. Ce constat suggère que la parentalité pourrait jouer un rôle protecteur contre le vieillissement du cerveau en maintenant, voire en renforçant, ces connexions neuronales essentielles au bon fonctionnement cognitif.  L’étude repose sur l’analyse des données de plus de 37 000 adultes, dont 19 964 femmes et 17 607 hommes. Son objectif était d’établir une corrélation entre le nombre d’enfants qu’une personne élève et l’âge biologique de son cerveau. Les résultats démontrent clairement un lien entre la parentalité et une meilleure préservation des fonctions cérébrales avec le temps.  Ces découvertes offrent également un regard nouveau sur un phénomène bien connu des jeunes mères : le « mom brain » ou « cerveau de maman ». Ce terme désigne les altérations cognitives que certaines femmes ressentent durant la grossesse et après l’accouchement, notamment des troubles de la mémoire, une difficulté à se concentrer et une plus grande sensibilité émotionnelle. Si l’on pouvait s’attendre à ce que l’étude associe exclusivement ses résultats à la parentalité féminine, en raison des transformations physiologiques liées à la grossesse, les chercheurs ont pourtant observé les mêmes bénéfices chez les hommes. Cela suggère que ces effets sont davantage liés aux responsabilités parentales elles-mêmes plutôt qu’au fait de porter un enfant.  Cette avancée scientifique ouvre de nouvelles perspectives sur le vieillissement cérébral et semble confirmer des études antérieures menées sur des animaux, qui montraient déjà que les parents avaient tendance à préserver plus longtemps certaines structures cérébrales. La parentalité, souvent perçue comme une épreuve éreintante, pourrait donc aussi être un véritable moteur de stimulation cognitive à long terme. Voilà une bonne nouvelle qui devrait donner du courage aux parents du monde entier !

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