La fin du wahhabisme ?

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L’Arabie saoudite serait-elle sur le point de réviser ses positions inflexibles sur un islam rigoriste? Le futur roi Mohammed Ben Salmane, vient de prononcer un discours où il déclare clairement renouer avec un «islam modéré et tolérant». C’est admettre que jusque-là, le pays de la Mecque a prôné et pratiqué un islam «pur et dur» comme en témoigne l’extrême sévérité des peines sanctionnant les délits dont le trafic de drogue et le meurtre, punis de décapitation, ce qui relève d’une pratique d’un autre âge. Ainsi, l’Arabie saoudite a largement contribué à la déstabilisation de plusieurs pays musulmans en semant les préceptes du wahhabisme et en finançant les mouvements fondamentalistes. Doit-on comprendre qu’en renonçant au wahhabisme, l’Arabie saoudite va couper les vivres à toutes les chapelles qui, à ce jour, semaient la discorde et la terreur dans leurs pays respectifs? L’Algérie en sait quelque chose, elle qui dut supporter les exactions et les horreurs d’une nébuleuse directement affiliée au wahhabisme. Alors maintenant que le sponsor décide de verser dans la modération, ses «protégés» en Syrie, en Irak et ailleurs vont-ils mettre un bémol dans leurs actions? Pas si sûr, connaissant le caractère incontrôlable des groupes terroristes se revendiquant de l’islam pur et dur, prompts à pratiquer l’extrémisme comme unique mode d’expression. Ce qui explique les attentats spectaculaires et meurtriers qui ont toujours lieu dans les pays en guerre ou même des pays en paix où les kamikazes explosent de paisibles passants comme ce fut le cas en Somalie où plus de 300 personnes ont trouvé la mort. Voilà où mène le wahhabisme, cette conception rébarbative d’une religion de sérénité, de quiétude, devenue contraignante et assurément faite de violences. Même chez nous, terre d’islam séculaire porté par nos aïeux la tranquillité, la contamination fut telle que le ministre des Affaires religieuses a décidé de passer à l’action en combattant tout extrémisme. Il était temps.