La face cachée du printemps arabe

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L’avocat, du président tunisien déchu Benali, est formel : si mon client se présentait à l’élection présidentielle, il serait élu. L’affirmation aussi absurde qu’elle puisse paraître est pourtant empreinte de grand réalisme et aujourd’hui, la Tunisie, qu’on présente comme le seul pays à avoir réussi son «printemps arabe», fait face à de gros problèmes de gouvernance et une économie peu prospère. Même dans le pays voisin, la Libye, la vox populi est unanime à regretter l’ancien régime d’un président certes farfelu, mais qui a quand même maintenu son pays dans la stabilité et offrant de confortables revenus à ses citoyens. Rappelons que sous le régime de Kadhafi, tout jeune couple qui convolait en justes noces se voyait offrir un logement meublé, que l’électricité était gratuite, le carburant vendu à une somme symbolique…Aujourd’hui, dans le chaos général, les Libyens ne songent qu’à fuir l’enfer de la guerre des nébuleuses terroristes soutenues par l’Otan. En Tunisie, la corruption était la chasse gardée de la famille présidentielle, aujourd’hui elle s’est généralisée de façon inquiétante et pour n’importe quel service, il est exigé discrètement un billet si ce n’est plus. Des produits d’importation et d’exportation disparaissent mystérieusement aux frontières et sont revendus dans les souks tunisiens. Les Algériens qui sont nombreux à passer leurs vacances dans ce pays, sont régulièrement «taxés» par les agents de police. En Egypte, la situation n’est guère meilleure et une grande  pauvreté est en train de s’installer durablement au point où la monnaie nationale  a été dévaluée provoquant ainsi une inflation jamais connue. Le voilà donc le fameux printemps arabe qui prétendait instaurer la démocratie et chasser les dictateurs. Une gestion chaotique de gouvernements dépassés, des populations disloquées, des millions de réfugiés, des morts et une instabilité chronique. Et le terrorisme qui a redoublé de férocité.

A-B.H.