Il y a un phénomène social dont on parle de moins en moins et qui a, pourtant, pris une ampleur incroyable : la drogue qui se décline désormais sous plusieurs formes. Hormis le classique cannabis commercialisé sous forme de barrettes, on trouve de tout dans un marché où la demande est importante. Des psychotropes, de l’ecstasy et même de la cocaïne comme en témoigne le procès qui se déroule en ce moment à Oran, concernant la saisie de 80 kilos ! La résine de cannabis est, elle, saisie par tonnes entières et ces opérations ont toutes lieu à l’ouest non loin de la frontière marocaine. C’est que notre voisin n’a de cesse d’inonder le pays de ce poison et, étrangement, la drogue passe la frontière avec une déconcertante facilité, ce qui explique la complaisance voire la complicité des services marocains. C’est que la résine de cannabis connue sous diffé- rentes appellations, zetla, chira, kif… est une arme redoutable qui annihile toute volonté chez le consommateur. Mais alors quelle riposte apporter à ce fléau en passe de miner notre jeunesse ? Il s’agit selon les sociologues, d’assécher la demande en la réduisant à sa portion congrue. Pour cela, il faut multiplier les loisirs sous toutes leurs formes, le sport, la musique, le théâtre, les excursions pédagogiques sur des lieux précis chargés d’histoire ou/et d’archéologie, ce qui ne manque dans ce pays. Si les jeunes s’adonnent à ce poison et aussi aux psychotropes, c’est qu’ils n’ont aucune perspective dans des quartiers mornes et des cités sinistres. Ce qu’on appelle pompeusement «Les nouvelles villes», sont des ensembles hideux et tristes où aucune vie sportive ou culturelle n’est visible. Tout juste des cités-dortoirs. Ailleurs, dans les établissements scolaires, il n’y a plus d’activités culturelles comme le théâtre ou la musique, étant sans doute jugées subversives par les gardiens de valeurs. Même le sport est réduit au strict minimum. On comprend dès lors pourquoi la drogue fait des ravages.