Trente tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant les six premiers mois de l’année. Nous imaginons les grosses quantités qui ont réussi à passer les mailles des filets et qui se retrouvent dans les quartiers et cités à être revendues au détail. Car s’il y’a une certitude, c’est la pleine disponibilité de la drogue tout au long de l’année et à n’importe quelle heure de la journée. N’importe quel produit de large consommation peut subir une pénurie comme le pain par exemple qui se fait rare en ce mois d’août, mais jamais la drogue qui peut à la limite, disparaître du marché en cas de grosse alerte, et revenir aussitôt. Depuis le temps que les services de sécurité saisissent des quantités de plus en plus importantes, le trafic et la consommation n’en ont pas diminué pour autant. Parce qu’il y a une demande qui augmente d’année en année, de la part d’une jeunesse livrée à elle-même, sans possibilité de loisirs, et qui se retrouve dans les filets des dealeurs de quartiers, organisés en véritables marchés de proximité, se partageant la cité en «zones» et vendant leur saloperie parfois au vu et au su de tout le monde. Ce sont de véritables gangs avec leurs grossistes, semigrossistes, dealeurs, vigiles, qui sévissent partout et notamment dans les nouvelles cités à forte concentration d’habitants. La où on trouve tous les commerces de proximité, les mosquées, les cybercafés et pas un stade ni un centre culturel. C’est que toutes les conditions sont réunies pour pousser ces jeunes dans les griffes des narcotrafiquants. Aussi, ces prises régulières, dussent-elles être quantifiées en tonnes, même si elles sont nécessaires, demeurent insuffisantes pour lutter contre ce fléau qui empoisonne la jeunesse. Lui donner la possibilité d’exercer des activités saines comme le sport, la musique, le théâtre… Remarquons la promptitude et la disponibilité des gens à quêter et amasser de grosses sommes d’argent quand il s’agit de construire une mosquée et rien du tout pour un espace sportif, une piscine ou un centre culturel…
