La dépression pourrait entraîner une prise de poids en un mois seulement

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Plusieurs recherches ont suggéré l’existence d’un lien entre le poids et une mauvaise santé mentale, chacun pouvant influencer l’autre. Cependant, « on ne sait pas très bien comment de petites fluctuations du bien-être mental chez les patients impactent le poids corporel sur de courtes périodes, par exemple au cours du mois suivant », ont indiqué des scientifiques de l’université de Cambridge (Angleterre).

Ainsi, ils ont décidé de réaliser une étude afin d’analyser ce phénomène. Pour les besoins des travaux, l’équipe a examiné les données 2.133 adultes vivant au Royaume-Uni, qui avaient participé à une cohorte sur la Covid-19. Les participants ont rempli des questionnaires en ligne sur leur santé mentale et leur poids chaque mois pendant neuf mois au cours de la pandémie. Des questions précises ont permis d’évaluer les symptômes de dépression, d’anxiété et de stress. Un score plus élevé indiquait une plus grande sévérité. « Les scores maximums possibles étant de 24 pour la dépression, 21 pour l’anxiété et 40 pour le stress », ont précisé les chercheurs. Ils ont ensuite utilisé un modèle statistique pour déterminer si le fait d’avoir une santé mentale plus faible que d’habitude était lié aux variations du poids un mois plus tard.

Une hausse des symptômes dépressifs favorisait une prise de poids de 45 g

Selon les résultats, publiés dans la revue Plos One, la variation des symptômes dépressifs a permis de prédire le futur poids des volontaires. Dans le détail, pour chaque hausse d’un cran du score pour les symptômes dépressifs, le poids un mois plus tard augmentait de 45 g. « Cela peut sembler peu, mais cela signifie, par exemple, que chez une personne dont le score des symptômes dépressifs est passé de 5 à 10 (soit de ‘légers’ à ‘modérés’), cela correspondrait à une prise de poids moyenne de 225 g (0,225 kg) », ont signalé les auteurs. Cet effet n’a été observé que chez les personnes en surpoids, soit ayant un IMC compris entre 25 et 29,9 kg/m2, ou obèses, à savoir présentant un IMC supérieur à 30 kg/m2. Les participants en surpoids ont pris en moyenne 52 g pour chaque point en plus sur leur score habituel de symptômes dépressifs et les personnes obèses ont pris 71 g de plus. L’effet n’a pas été noté chez les adultes ayant un poids dit « sain ». « Nous n’avons trouvé aucune preuve d’autres interactions, d’associations du stress et de l’anxiété avec le poids », ont spécifié les scientifiques.