La débâcle de notre équipe nationale est l’aboutissement logique d’une politique «d’importation» de joueurs-vedettes peu habitués à évoluer ensemble, rameutés aux derniers moments et qui pèchent terriblement par individualisme. Cela peut paraître lapidaire d’écrire ces quelques lignes, mais le mal est plus profond et existe depuis que l’on s’est mis en tête d’aller chercher des joueurs évoluant dans les championnats étrangers pourvu qu’ils aient une filiation algérienne. Alors appelés les «expatriés», « les Franco-Algériens», les «émigrés », ces footballeurs, après avoir brillé un moment, ont montré leurs limites malgré les moyens colossaux mis à leur disposition. Pendant ce temps, les footballeurs locaux étaient superbement ignorés et c’est à se demander à quoi sert-il d’avoir un championnat national s’il est dans l’incapacité de fournir une ossature à l’équipe nationale. A fortiori quand on sait que les salaires pratiqués au sein des clubs prétendument professionnels, dépassent l’entendement. Mais à quoi s’attendre avec une instance-la FAF- dédiée exclusivement à la sélection nationale et dont le président passe le plus clair de son temps à sillonner les stades d’Europe à la recherche de joueurs censés porter le maillot national. Au lieu de tracer une feuille de route limpide basée sur la relance de la discipline dans tout le pays où sommeillent de très nombreux talents qui ne demandent qu’à éclore. Mais il se trouve que le football s’est inscrit naturellement dans la configuration économique de tout le pays, celle-là qui consiste à importer toutes les marchandises au détriment de la production locale, la rente pétrolière servant de fonds dans lequel ont puisé les lobbys de l’agroalimentaire et ceux du football. Il n’y a qu’à voir comment beaucoup de clubs privilégient toujours le recrutement de joueurs et d’entraîneurs étrangers au détriment des potentialités locales. Juste un rappel : en 1990 lorsque notre équipe nationale remporta la Coupe d’Afrique, elle était composée de joueurs du cru et était entraînée par un immense technicien algérien disparu depuis, Abdelhamid Kermali. Méditons…