L’été est la saison propice aux manifestations culturelles de tout ordre et que ce soit en salle ou en plein air, les spectacles battent leur plein. Il faudra noter que les nombreuses familles qui sortent le soir et se rendent à ces spectacles, ne choisissent pas un programme mais une sortie, une «hafla». Mais la palme revient aux festivals qui sont organisés un peu partout dans le pays. Nous avons donc un retour du festival du film arabe à Oran, le festival de Djemila, après celui de Timgad qui fut un bide, celui du théâtre à Mostaganem ainsi que des chanteurs étrangers qui défilent dans des salles quasiment vides. Parmi ceux-ci, les libanais en force, payés des cachets mirobolants pour s’égosiller devant une quinzaine de spectateurs comme ce fut le cas au Zénith de Constantine. Et c’est à se demander à quoi sert un festival de cinéma arabe ou autre dans un pays où les salles de cinéma ont disparu depuis longtemps ! Ainsi c’est toute la conception de la culture qui est discutable car s’il faut juste en avoir une approche festive comme c’est le cas, il vaut mieux économiser ses deniers. Il ne sert à rien de ramener des stars libanaises ou autres devant des parterres vides d’autant plus que ces prétendues vedettes affichent un mépris manifeste envers le public à l’image de cette chanteuse qui a refusé d’être prise en photo et imposé une distance entre elle et le public ! Toutes ces manifestations coûtent cher en termes de cachets, d’hébergement, de transport, de restauration…Et c’est autant d’argent public qui est dépensé pour si peu. N’est-il pas temps de revoir la configuration culturelle nationale dans son ensemble, c’est-à-dire insuffler une véritable dynamique culturelle à travers tout le pays en ouvrant un centre culturel dans chaque commune, chaque quartier et développer ainsi le secteur en amont en donnant leur chance aux très nombreux jeunes qui veulent faire du théâtre, de la musique, des arts plastiques…? Payer un milliard une chanteuse libanaise devant une salle vide alors que des grappes de jeunes se morfondent dans l’arrière-pays, est-ce bien sage?