La consommation de cannabis a fortement baissé au point où l’on parle de pénurie et les accros payent leur drogue au marché noir semble-t-il. Derrière cette «crise», il y a indéniablement les services de sécurité qui ont réussi de spectaculaires coups de filet et qui ont énormément renforcé la surveillance des frontières. C’est que le phénomène s’est banalisé et l’on lit de façon détachée ces informations quotidiennes qui font état de l’arrestation de dealers de quartiers surpris avec quelques dizaines de grammes de cannabis et de psychotropes. Il faut dire que l’Algérie est littéralement noyée de ce produit prohibé qui provient des plaines du Rif marocain où il est cultivé en toute impunité et sur de grandes surfaces. Mais depuis quelques semaines, le produit en question s’est raréfié sur le marché national où il est plus aisé d’acheter un morceau drogue à une heure tardive de la nuit qu’une baguette de pain. Or cette pénurie a fait étrangement l’objet d’un reportage du très sérieux quotidien parisien Le Monde qui s’interroge sur les raisons de la pénurie en enquêtant dans des quartiers sensibles de la capitale réputés être des plaques tournantes du trafic. Aussi convient-il de s’interroger sur l’opportunité de cette enquête par le journal Le Monde qui loin de se réjouir que la consommation de cannabis ait sensiblement baissé en Algérie, semble s’inquiéter de la difficulté du makhzen à écouler son poison. C’est que le trafic a pris des proportions effarantes ces dernières années où les prises se comptent en tonnes. C’est dire que cette exportation du royaume vers notre pays se fait de façon pernicieuse, dans le but évident de rendre amorphe la jeunesse. Cela dit, la répression à elle seule est insuffisante et peut même se révéler inopérante si un plan national de sauvetage de la jeunesse n’est pas établi. Un plan qui intègre la pratique sportive et culturelle pour éloigner les jeunes de ces tentations morbides. Et Le Monde pourra radoter à l’envi.