Une récente étude menée par l’Inserm (France) ouvre une nouvelle voie prometteuse dans la prévention de la maladie d’Alzheimer grâce à la caféine.
Cette découverte pourrait révolutionner les approches thérapeutiques face à cette maladie neurodégénérative liée au vieillissement. En 2022, la consommation mondiale de café s’élevait à environ 167 millions de sacs de 60 kg, soit près de 10 milliards de kilogrammes de café. Les pays nordiques comme la Finlande, la Suède, et la Norvège sont les plus grands consommateurs par habitant, tandis que les États-Unis, le Brésil, et l’Allemagne dominent en termes de volume total. Connu pour ses multiples bienfaits, le café est déjà apprécié pour ses effets sur la santé, notamment la réduction du risque de diabète et de maladies cardiovasculaires, ainsi que ses propriétés antioxydantes potentielles contre le cancer. En 2022, une équipe du Centre de Recherche Lille Neurosciences et Cognition, dirigée par David Blum de l’Inserm, avait démontré l’impact positif de la caféine sur la mémoire. Les chercheurs ont révélé que la caféine peut améliorer les capacités d’apprentissage et de mémoire en modifiant le fonctionnement moléculaire des cellules de l’hippocampe, une région clé du cerveau. Le 5 juillet, une étude complémentaire publiée dans la revue scientifique *Brain* a approfondi cette recherche. Les scientifiques de l’Inserm, en collaboration avec le CHU de Lille et l’Université de Lille, ont identifié comment l’augmentation pathologique de certains récepteurs et neurones lors du développement de la maladie d’Alzheimer favorise la perte des synapses, entraînant des troubles précoces de la mémoire. Ces travaux sur modèle animal ont montré l’intérêt de tester les effets de la caféine sur le cerveau humain, notamment chez des patients à un stade précoce de la maladie. David Blum, directeur de recherche à l’Inserm, souligne : « Cette étude décrit le mécanisme aggravant les troubles de la mémoire et confirme l’intérêt des pistes thérapeutiques révélées dans nos précédents travaux. Nous mettons en avant l’intérêt de tester la caféine dans le cadre d’un essai clinique avec des personnes malades. En bloquant ces récepteurs hyperactifs chez les patients, la caféine pourrait prévenir le développement de troubles de la mémoire et d’autres symptômes cognitifs et comportementaux. » L’essai clinique a débuté à Lille avec une cohorte de patients volontaires, buveurs de café. Les chercheurs espèrent que ces essais confirmeront les bénéfices potentiels de la caféine, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles options thérapeutiques pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Cette découverte prometteuse pourrait transformer la prévention et le traitement de cette maladie dévastatrice, offrant ainsi de nouvelles perspectives pour améliorer la qualité de vie des patients.
Neila M
