Plus de 4.000 enfants autistes ont été pris en charge en 2018 dans les structures de santé à l’échelle nationale, a révélé, mardi à Alger, le Pr Mohamed Chakali, Sous-directeur de la Promotion de la Santé mentale au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
Sur les quelques 80.000 enfants autistes recensés en Algérie par le ministère de la Santé, plus de 4000 ont été pris en charge durant l’année écoulée par les six (06) centres spécialisés implantés à Alger, Oran, Blida, Annaba et Constantine, a déclaré le Pr Chakali en marge d’une rencontre à l’occasion de la Journée mondiale de l’autisme, célébrée le 2 avril de chaque année. En Algérie, l’évolution de la maladie est de l’ordre d’un cas pour 150 naissances, a-t-il ajouté, notant l’existence de plusieurs troubles du spectre autistique allant de ceux qui permettent une vie quasi normale à ceux qui sont caractérisés par des handicaps lourds. Le même responsable a déploré l’absence d’un plan national dédié à l’autisme, appelant à s’inspirer de l’expertise étrangère en la matière et la dotation de ce plan, une fois mis en place, de professionnels spécialisés en mesure de prendre en charge cette maladie. Néanmoins, a-t-il rappelé, un comité intersectoriel dédié à l’autisme est actif depuis 2016, chargé, outre de la prise en charge des malades, des questions liées à la formation spécialisée de pédopsychiatres et à l’enquête épidémiologique. Tout en insistant sur le volet de la formation pour garantir une bonne prise en charge des malades, le représentant du ministère de la Santé a plaidé, par ailleurs, pour une approche multisectorielle, dans le sens où, explique-t-il, l’autisme interpelle d’autres secteurs, dont notamment ceux de l’Education et de la Solidarité, ainsi que l’ensemble de la société. Pour sa part, le ministre du secteur, nouvellement installé, Mohamed Miraoui, a rappelé, dans une allocution lue en son nom par le directeur de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles, le Dr. Djamel Fourar, les avancées réalisées par le secteur en matière de prise en charge de la maladie ainsi que les efforts à consentir pour de meilleurs résultats. Se félicitant également de l’amélioration enregistrée en matière de dépistage précoce de la maladie, Mme Badiaa Boufama, présidente de l’association Wafa des parents d’enfants en difficultés mentales, tient à interpeller les autorités en charge de la santé quant au suivi des autistes, attirant l’attention sur la frange des adultes, souvent omise.
Houda. H
