Journée mondiale de la santé: Célébrée sur fond d’effondrement du système sanitaire à Ghaza

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Le monde a célébré, hier, la Journée mondiale de la santé sous le thème «Notre santé, nos droits», au moment où le droit à la santé de millions de personnes est de plus en plus menacé à travers la planète en particulier à Ghaza où le système sanitaire est confronté à un effondrement total du fait de la machine de guerre sioniste qui a entraîné, depuis le 7 octobre dernier, une destruction massive des infrastructures de l’enclave.

«Les maladies et les catastrophes sont d’importantes causes de décès et de handicap. Les conflits détruisent des vies, entraînant sur leur passage la mort, la souffrance, la faim et la détresse psychologique», écrit l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur son site internet, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé célébrée le 7 avril de chaque année, placée en 2024 sous le thème : «Notre santé, nos droits». L’organisation explique que ce thème a été choisi pour «défendre le droit de chacun et chacune, partout dans le monde, à accéder à des services de santé, à une éducation et à une information de qualité, ainsi qu’à une eau potable, à un air pur, à une bonne alimentation, à un logement de qualité et à des conditions de travail et environnementales décentes, en l’absence de discrimination». Par ailleurs, cette journée de sensibilisation qui coïncide avec la date de la création de l’OMS en 1948, est aussi l’occasion de rappeler que le droit à la santé est un droit fondamental, un droit malheureusement menacé pour la plupart des gens en raison de la pauvreté, l’inégalité, l’exploitation et surtout la guerre. Et c’est dans un contexte de guerre génocidaire sans précédent contre Ghaza, menée par l’entité sioniste depuis le 7 octobre 2023, que le monde a célébré, hier, la Journée mondiale de la santé. Avec un bilan dépassant les 33 000 martyrs palestiniens, dont plus de 24 000 femmes et enfants, et près de 76 000 blessés ainsi que des milliers de disparus, en six mois d’agression, la situation dans le territoire palestinien est à présent pire que catastrophique sur fond de l’émergence de signes de la famine.

Le système de santé de Ghaza réduit à néant

A cet effet, la communauté internationale doit saisir cette Journée mondiale de la santé pour attirer davantage l’attention sur les souffrances des Ghazaouis, les femmes et les enfants en particulier, et réitérer les appels à la cessation des agressions sionistes. Pourtant, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté le mois dernier une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza, mais ce dernier n’a pas été mis en œuvre. Pire encore, l’occupant sioniste a continué, sans répit, pendant ce mois béni de Ramadhan, à tuer les civils palestiniens et à bombarder les maisons et les hôpitaux, notamment, provoquant une destruction massive des infrastructures de l’enclave palestinienne. En chiffres, la machine génocidaire a ciblé depuis le 7 octobre 2023, selon le Bureau des médias dans l’enclave palestinienne, «159 établissements de santé à Ghaza, mis hors service 53 centres de santé et 32 hôpitaux et rendu 126 ambulances inutilisables». Dans ce contexte, l’OMS a déclaré que l’hôpital Al Chifa, le plus grand de Ghaza, est devenu une «coquille vide avec des tombes humaines après le dernier siège» sioniste. «La plupart des bâtiments du complexe hospitalier sont largement détruits et la majorité des actifs endommagés ou réduits en cendres», a déploré, samedi, le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le 2 avril, l’armée sioniste s’est retirée de l’hôpital Al Chifa après 14 jours de raids sur le complexe médical. Et selon les autorités palestiniennes à Ghaza, l’attaque a fait 400 martyrs parmi les déplacés, patients et membres du personnels médical. L’entité sioniste détruit systématiquement et délibérément le système de santé de Ghaza, a, de son côté, dénoncé, jeudi, l’ONG Médecins sans frontières (MSF), fustigeant l’ampleur des dégâts humains de la guerre génocidaire en cours. Pour Amber Alayyan, responsable adjointe des programmes de l’ONG pour le Proche-Orient, aucun système de santé au monde ne peut faire face au volume et au type de blessures, ainsi qu’aux états de santé que nous voyons quotidiennement», à Ghaza, décrivant des opérations chirurgicales effectuées à même le sol ou des patients dont les plaies s’infectent. «Vous pouvez ajouter 1000 hôpitaux de campagne, vous ne pourrez pas remplacer le système de santé qui existait à Ghaza avant la guerre», a-t-elle estimé. Dans le même contexte, le représentant du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Dominic Allen, a alerté, récemment sur le manque cruel de médicaments, les difficultés d’accès et de distribution d’aide dans la Bande de Ghaza, qualifiant la situation dans le territoire de «pire que catastrophique». «Ghaza est devenu un amas de poussière. Les gens que nous avons croisés étaient décharnés, ils nous indiquaient qu’ils cherchaient de quoi manger. Nous sommes très inquiets pour les femmes enceintes et allaitantes», a dit Dominic Allen, de retour d’une mission d’une semaine dans l’enclave palestinienne. Et face à ces atrocités, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, a demandé que «des comptes soient rendus pour cette trahison de l’humanité» représentée, selon lui, par l’agression sioniste contre Ghaza.

Zineb Outenkhi /Ag.

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