À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce samedi, la corporation médiatique algérienne est investie de nouvelles missions face aux défis actuels et aux enjeux futurs. Dans un contexte régional et mondial marqué par l’instabilité, les professionnels du secteur sont appelés à renforcer la cohésion, la vigilance et la mobilisation collective.
Dans cette phase cruciale, les médias nationaux bénéficient d’un appui soutenu de l’ensemble des institutions de l’État, dès lors qu’il s’agit de défendre l’image de l’Algérie et ses positions de principe. Le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, a réaffirmé cette semaine l’importance qu’accorde le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la profession journalistique, en soulignant les nombreuses avancées obtenues grâce à des décisions historiques en faveur des professionnels du secteur. En témoigne la rencontre tenue au début de l’année entre le chef de l’État et les directeurs d’organes de presse publics et privés, durant laquelle il a écouté leurs préoccupations et propositions. Le président veille également à maintenir un dialogue régulier avec les représentants des médias, répondant en toute transparence aux interrogations touchant tant aux affaires nationales qu’internationales. Conformément à ces orientations présidentielles, le ministère de la Communication a organisé plusieurs rencontres régionales à Oran, Constantine, Ouargla et Alger. Ces réunions ont permis aux journalistes venus de toutes les wilayas de débattre des enjeux de la profession, de proposer des pistes de développement et de réfléchir à l’évolution du journalisme dans un pays en profonde mutation. Dans ce sillage, l’État poursuit la mise en œuvre d’une stratégie globale de réforme du secteur, fondée sur un cadre juridique modernisé et aligné sur les standards internationaux. Ce socle juridique définit de manière claire les droits et obligations des journalistes, garantissant ainsi une pratique responsable du métier, fondée sur la liberté, la déontologie et le droit à une information fiable. Le ministre de la Communication a annoncé la finalisation des nouveaux textes réglementaires encadrant l’activité journalistique. Il s’agit de la loi organique sur l’information, de la loi relative à la presse écrite et électronique, ainsi que de celle régissant le secteur audiovisuel. Ces textes visent à renforcer la régulation du paysage médiatique et à professionnaliser davantage les pratiques. Parallèlement, un statut particulier du journaliste est en cours d’élaboration. Celui-ci définira les conditions d’exercice du métier, tout en clarifiant les droits et devoirs des professionnels. Ce cadre vise à garantir un discours médiatique responsable, à l’abri des dérives telles que la désinformation ou la manipulation. Dans l’attente de l’installation du Conseil supérieur de l’éthique et de la déontologie journalistique, la relance du Fonds d’aide à la presse — écrite, audiovisuelle et électronique — a été saluée unanimement. Ce fonds permettra également de financer des programmes de formation et de perfectionnement, essentiels pour le renforcement des capacités des professionnels. En effet, la formation continue constitue la pierre angulaire de cette démarche de réforme. Elle doit permettre aux journalistes d’acquérir les compétences nécessaires pour appréhender les transformations rapides de l’environnement local et mondial, tout en restant fermement ancrés dans la mission de service public et de défense des intérêts nationaux. Face aux nouveaux défis, les médias algériens entendent constituer un front uni et solidaire pour défendre l’image du pays dans les arènes internationales, soutenir les causes justes et faire face aux campagnes de désinformation orchestrées par certains médias étrangers. Dans cette lutte, toute posture de neutralité est perçue comme une trahison des valeurs et des engagements de la nation.
Yasmine Derbal
