Les « liens étroits » entre le défunt militant sud-africain, Nelson Mandela et l’Algérie, ont été mis en exergue, mardi à Alger, notamment son inspiration de la Révolution algérienne dans sa lutte contre le régime de l’apartheid. « Les liens entre Mandela et l’Algérie étaient très étroits. Mandela était très imprégné de l’histoire de la résistance algérienne contre le colonialisme français, dont il s’est beaucoup inspiré dans sa lutte contre le régime de l’apartheid », a indiqué le premier ambassadeur d’Algérie en Afrique du Sud, Noureddine Djoudi, lors d’une rencontre organisée au forum d’El-Moudjahid, à la veille de la célébration de la Journée internationale dédiée à Nelson Mandela. Il a évoqué, à cet effet, le passage de Mandela en Algérie où il a reçu une formation militaire, « bénéficiant de l’expérience algérienne dans la lutte anticolonialiste », faisant observer, à ce propos, que « le colonialisme français et le régime de l’apartheid étaient identiques ». Il a ajouté que l’Algérie avait été, également, « une source d’inspiration au plan diplomatique pour Mandela dans sa lutte contre la politique raciste et discriminatoire pratiquée par le régime de l’apartheid ». L’ancien diplomate a déploré, au passage, « les tentatives de certains pays occidentaux notamment d’occulter le rôle et la solidarité de l’Algérie avec le peuple sud-africain, à sa tête Mandela, pour se libérer du régime de l’apartheid ». M. Djoudi a tenu à rappeler, à cet égard, le rôle et l’engagement de l’Algérie dans la lutte anticolonialiste à travers le monde, en soutenant les peuples opprimés dans leur lutte pour autodétermination et l’indépendance, particulièrement en Afrique. De son côté, Eric Overvest, Résident du système des Nations Unies en Algérie, a rendu hommage à Nelson Mandela qu’il considère comme « une icône africaine de par son courage, son parcours et ses idéaux et qui a changé bien plus que le destin de son pays », mettant en avant « la solidarité de l’Algérie avec la lutte de libération du peuple sud-africain ». « Il n’y a aucun doute que Nelson Mandela affectionnait particulièrement l’Algérie, considérée à l’époque comme un pays modèle en matière de libération », a-t-il souligné, relevant que l’Algérie « est très vite devenue sa seconde patrie ». M. Evervest a évoqué également « l’appui diplomatique apporté par l’Algérie en faveur du droit inaliénable à autodétermination du peuple sud-africain, notamment dans le cadre du multilatéralisme et en particulier des organes des Nations Unies ». En raison de sa politique d’apartheid, l’Afrique du Sud était menacée d’exclusion par le Conseil de sécurité de l’ONU, « toutefois une résolution dans ce sens n’a finalement pas été adoptée par le Conseil », a-t-il rappelé. Dans ce contexte, a-t-il souligné, lors de la 29e session de l’Assemblée générale de septembre 1974, présidée par M. Abdelaziz Bouteflika, les Etats membres se sont saisis de la question de la relation de l’Afrique du Sud avec les Nations Unies, adopté une résolution soulignant que la politique d’apartheid et de discrimination raciale de l’Afrique du Sud était en violation avec les principes de la Charte des Nations unies et de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et, de ce fait, ont demandé au Conseil de sécurité de se ressaisir urgemment de la question du statut de l’Afrique du Sud au sein de l’Organisation. Lors de cette même session, les Etats membres ont également adopté une résolution appelant tous les Etats à contribuer activement aux Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’Afrique du Sud, en vue d’apporter une assistance humaine aux personnes persécutées et ont recommandé d’imposer un embargo sur l’armement en direction de l’Afrique du Sud, ainsi que son exclusion totale de toute participation aux organisations et conférence internationales placées sous l’égide des Nations Unies. Cette rencontre à l’occasion de la Journée internationale dédiée à Nelson Mandela « est certainement un rappel de l’engagement de ce leader et militant des droits de l’Homme pour la liberté et l’égalité, mais aussi un rappel du soutien indéfectible de l’Algérie pour une cause juste qu’est l’autodétermination des peuples », a fait observer M. Evervest. Pour sa part, l’ambassadeur d’Afrique du Sud à Alger, Denis Thokozani Dlomo, a indiqué que « sans l’Algérie, Neslon Mandela ne serait pas ce qu’il était devenu », saluant le rôle de l’Algérie dans son soutien aux peuples à la liberté et à l’indépendance.
M.T