Quelques heures avant la nuit du doute annonçant l’Aïd el-Fitr, l’effervescence atteint son comble dans les centres commerciaux d’Alger, où les familles finalisent leurs emplettes. Si les vêtements importés dominent toujours les étals, la production locale, notamment celle du groupe Getex, s’impose de plus en plus, séduisant les consommateurs par son excellent rapport qualité/prix.
Le groupe public de textiles et cuirs Getex a récemment ouvert un magasin spécialisé dans les vêtements et chaussures pour enfants au centre commercial de Bab Ezzouar. Une large gamme de produits 100% coton y est proposée : robes dès 1600 DA, chemises à partir de 1500 DA, ensembles avec accessoires à 3000 DA et capes traditionnelles à 3400 DA. L’offre s’étend aux ensembles en velours à 2700 DA, chemises à carreaux avec capuche à 3200 DA, pantalons cargo et chaussures en cuir inversé haut de gamme, vendues entre 3600 DA et 4600 DA. « Nous avons créé un espace spécialement pour les enfants à l’occasion de l’Aïd », affirme Amina, co-gérante du magasin Jacket Club, filiale de Getex. Elle ajoute que la marque a également lancé un compte Instagram et un site de commerce en ligne pour simplifier les achats. Les clients effectuant des achats supérieurs à 15 000 DA bénéficient d’un paiement facilité, sans intérêts. Une initiative qui séduit de nombreuses familles, à l’image de Farah, une opticienne qui a découvert ce magasin par hasard et qui a été conquise par la qualité des produits. Souad, venue avec son petit frère Ayoub, lui a fait essayer une chemise verte avec un gilet doudoune noir. « Il lui va à merveille ! », s’exclame-t-elle, ravie. L’engouement pour Getex ne se limite pas à la capitale. « Certains clients viennent même des autres wilayas », assure Amina, soulignant la compétitivité des produits locaux face aux marques étrangères. Si certains quartiers commerciaux sont pris d’assaut, d’autres connaissent une affluence plus modérée. À Belcourt, par exemple, Salim, propriétaire d’un magasin de prêt-à-porter, explique la baisse de fréquentation par les récents déménagements vers des cités AADL et des logements sociaux. « Les familles installées à Sidi Abdellah préfèrent faire leurs achats à Douéra ou Draria, tandis que celles de Bouinan se tournent vers Blida », précise-t-il. Mais malgré tout, le quartier garde son attrait auprès des habitués. Safia et sa sœur Khalida ont fait le déplacement pour acheter des abayas et des robes d’hôtesse brodées. Mounir, un fidèle client, salue l’engagement de certains commerçants qui mettent de côté une partie de leur marchandise pour les plus démunis. « De nombreux magasins offrent des vêtements aux orphelins et aux familles en difficulté, en collaboration avec des associations de bienfaisance », souligne-t-il. À quelques mètres de là, une boutique de chaussures connaît aussi un grand succès. « La moitié de nos produits sont fabriqués en Algérie », indique Abdenour, responsable du magasin. Lamia, accompagnée de son mari, hésite entre plusieurs modèles avant d’arrêter son choix sur une paire de sabots confortables. Pour les Algériens, l’Aïd est bien plus qu’une simple occasion d’achats. C’est un moment de fête, de partage et de solidarité, où l’on pense non seulement à habiller ses proches, mais aussi à apporter du bonheur aux plus démunis.
Selma Dey






